A partir de 10 ansL'actu des Juniors

Test – Vivarium

Vous voilà propulsés au fin fond de la Sibérie, votre équipe d’éminents scientifiques vient de découvrir une faille sismique menant à un nouveau monde peuplé de créatures extraordinaires. Ces bestioles saugrenues il va falloir les recenser et ainsi construire le vivarium le plus luxuriant (lucratif) pour tenter de satisfaire les contrats envoyés par vos commanditaires.

C’est au détour de ce pitch que notre belle aventure avec Vivarium a commencé. Non pas sans appréhension. En effet, on entendait ici et là, que Vivarium faisait le job, mais sans plus, classer rapidement par les plus « exigeants » dans la catégorie des « OK games ». En vrai, nos juniors révèlent souvent un amour incompréhensible pour les « OK games » donc plutôt que de nous refroidir, tous ces avis mi-figue mi-raisin, nous ont donné envie de tester Vivarium pour nous faire un avis avec l’œil de nos rejetons. 

Frédéric Vuagnat| Satoshi Matsuraa | Studio H
2 à 4 joueurs | 10 ans et plus | 30 min

Sois brève Lulu !

Vivarium est un jeu de collection de cartes, où vous allez récupérer des créatures pour construire votre vivarium, mais aussi des contrats pour booster encore plus votre scoring et des équipements pour vous aider dans cette mission.

Attrapez-les tous !

Mais pas n’importe lesquels !

À chaque tour de jeu, vous allez avoir le choix entre collecter une carte créature, une carte contrat ou une carte équipement (ou rien et récupérer 2 gemmes) sur un marché central.

Attendez, je vous explique la compo des cartes et vous allez avoir compris tout le jeu en moins de 2.

Les cartes monstres sont de 4 territoires (couleurs) différents : montagne, foret, désert ou marais. Mais aussi de 4 types différents : minéral, végétal, animal ou draconique. De plus, on retrouve sur chaque carte créature le nombre de points « secs » qu’elle vous octroie en fin de partie. Ces points allants de 1 à 3, ce n’est pas bézef, mais vous allez voir que ça peut faire la différence.

Les cartes équipements sont, elles, rehaussées d’un des 4 symboles : boussole, livre, rouage ou tente qui peuvent vous servir pour remplir certains contrats.

À la collecte, elles vous fournissent immédiatement le nombre de gemmes associé et un pouvoir spécifique. Celui-ci peut être de collecter une carte créature adjacente, défausser toutes les cartes de la colonne ou bien un petit plus pour la fin de la partie en comptant comme des créatures ou terrains au moment du décompte final.

Enfin, les cartes contrats qui vont développer et upgrader vos conditions de scoring. Tout le monde démarre avec 2 contrats de départ : 1 point par type de créature totem et 1 point par un type X de terrain. Mais au cours de la partie, vous allez collecter de nouveaux contrats, certains vous octroient des points par duo de terrain collecté, d’autres par duo de créature ou bien si vous obtenez 4 types de créatures différents… vous avez même des contrats pour les symboles des cartes équipements.

Et voilà, les présentations sont faites. Je ne suis même pas sûre d’avoir besoin de vous expliquer comment on joue… Si ? Bon, allez !

Euh… tu nous parles de collecter des trucs, mais on y va comment avec notre b… et notre couteau ?

Mais non, mais non, posez-moi ça tout de suite ! Dans Vivarium, vous allez collecter les cartes avec des (trop canons) dominos que vous allez associer (tant bien que mal) pour obtenir les coordonnées de la carte que vous convoitez.

En effet, on commence tous la partie avec 2 dominos, un domino central est dispo près du marché. À votre tour, vous allez prendre le domino du marché et en défausser un de votre réserve. Avec les 2 dominos en votre possession vous allez former les coordonnées de la carte que vous souhaitez. Vous voulez un exemple ? Vous souhaitez choper la carte située dans la colonne 1, ligne 3, vous allez devoir associer un domino 1 avec un domino 3. Ces fameux dominos allant de 1 à 4, il est possible que vous ne puissiez pas obtenir les coordonnées désirées, à cet effet, vous pouvez défausser une gemme pour réduire ou augmenter un domino de 1 (voir 2 si vous défaussez 2 gemmes).

On avoue, que cette mécanique originale de collecte nous a beaucoup plu, car elle provoque parfois certaines frustrations, sans être non plus trop punitive (coucou les gemmes). C’est le moment également, où vous pouvez laisser un domino un peu pourri à votre collègue pour ne pas qu’il attrape la créature qui allait l’aider à compléter son contrat Mouahahaha (rire démoniaque).

Car oui, il peut utiliser une ou plusieurs gemmes pour y arriver, mais les gemmes rapportent des points en fin de partie donc il va bien falloir réfléchir si le jeu en vaut la chandelle. À cela s’ajoute le fait qu’il faut avoir des gemmes, car ce n’est pas un puits sans fond, il va falloir en collecter. En bref, on aime cette mécanique de collecte différente du sempiternel lancer de dés ou achat.

Et quid de la qualité des dominos ? On adore, nous avons retrouvé les sensations de plaisir que nous a provoqué le premier touché des jetons de Splendor : de la qualité et du bonheur à manipuler.

Et la Clepsydre ?

Une partie se joue en 7 manches de 2 tours par joueurs et croyez-moi ça va passer vite, très vite. Le temps d’élaborer une stratégie, qui sera totalement chamboulée par le tirage des cartes ou par Ginette, qui vous a piqué votre dragon à nez rouge. C’est pourquoi, chaque point est précieux et que vous sous-pesez vos actions, sans pour autant paralyser le jeu. C’est, pour nous, encore un point fort de ce jeu : ça tourne vite, on n’a pas le temps de s’ennuyer à attendre LA carte, non, tout est en perpétuellement mouvement.

C’est un plaisir de jouer à un jeu simple, profond, malin et rapide.

Une belle biodiversité

En effet, ce qui nous a plu également dans Vivarium c’est ce bel équilibre, plein de dilemmes, sur le choix de LA carte à collecter. « Dois-je prendre la carte créature qui rentre dans un de mes contrats, mais ne rapporte qu’un point ou un équipement pour gagner des gemmes ? » « Dois-je empêcher Maurice de récupérer le contrat qui lui ferait whatmille points ou prendre ma créature totem ? ». Il faudra choisir, peser le pour et le contre et se lancer !

À tous ces choix s’ajoute également la présence de jetons priorité qui vous donnent un bonus de taille : à chaque nouvelle manche une nouvelle priorité qui vous fait gagner une gemme par type de créature recrutée. Si vous finissez cette manche en étant prioritaire sur ces mêmes créatures, vous gagnez le jeton associé et ses 2 points de victoire.

Vous avez bien tout suivi ? Pour ceux, au fond de la classe, assis prés du radiateur, je récapitule.

À la fin de la partie vous allez scorer :

  • Les points « secs » de vos cartes créature
  • Les points des gemmes encore en votre possession
  • Les points rapportés par les cartes contrats remplis
  • Les points de jetons priorité gagnés à chaque fin de manche

Chacun y va de sa technique pour gagner, j’en veux pour preuve la photo que m’envoie Emy (parmi les 2500 échangées chaque semaine) qui me permet de constater : de 1, que son fils fait le fanfaron et, de 2, que l’on n’a vraiment pas les mêmes stratégies pour scorer. Nous, on mise beaucoup sur les monstres en tentant l’équilibre avec les contrats et chez Emy on rushe du contrat à fond ! On vous laisse choisir votre stratégie, qui s’affinera probablement au fil des parties. Vous reviendrez nous dire si vous êtes team Emy ou team Lulu ?

L’avis de PJ (Lulu) !

C’est un grand OUI pour nous, les juniors y prennent du plaisir, un plaisir simple et efficace, c’est bien là tout l’essentiel. Pour autant, je comprends le classement en « Ok Games », quand on est joueur acharné, il ne réinvente rien.  Mais il fait mieux que ça : il est juste super bien équilibré et fort plaisant. Cerise sur le gâteau, car on est très superficiels ; il est beau. C’est un réel plaisir de découvrir les nouvelles créatures qui arrivent à chaque manche et de s’extasier un instant sur leur originalité. J’ai même vu Junior me supplier de lui laisser des créatures, juste car : « elles sont trop stylées ». (oui, j’avoue je cède dans ces cas-là)

Vivarium est un excellent compromis entre le petit jeu de cartes rapide et les plus gros jeux. L’installation est faite en quelques micro-minutes et on peut enchainer les parties rapidement en affinant sa stratégie au fur et à mesure. Vivarium est un excellent jeu familial, fédérateur et challengeant, qui aurait toute sa place sur le banc des nomminationnés à l’as d’or famille. Car il a la qualité de son « défaut », il est simple et donc hyper accessible, constituant une belle porte d’entrée dans le jeu de société. Je vois bien un slogan «Viendez découvrir notre monde ludique où on s’amuse de fou, avec Vivarium». Bon, Ok, le cas échéant, on trouvera un truc plus recherché.

L’avis complémentaire d’Emy :

Très honnêtement, à l’origine, je ne m’étais pas du tout arrêtée sur le jeu. Des jeux de collection ? On en a des tonnes, et je ne voyais pas ce que ce nouvel opus allait bien pouvoir m’apporter de plus. Sans compter qu’à 2, j’étais persuadée qu’il ne tournerait pas bien du tout du tout. Et c’est là que Lulu m’a fait les gros yeux, en mode : « Nan, mais tu déconnes ou quoi ?! Clique tussuite ! Ilr est trop bien et l’univers va trop hyper Maël et en plus y’a des dominos et en plus…. ».
Bref je vous passe le sermon complet, vous avez compris l’idée. Alors comme, évidemment, je fais toujours confiance à Lulu (bon, ne lui dites pas, j’avais surtout peur de ses gros yeux) je l’ai acheté et sitôt reçu, sitôt testé.

Bon, je vous tease la fin : merci Lulu, parce qu’on a découvert une petite bombe ludique qui, même si elle ne révolutionne rien, est juste méga plaisante à jouer. On l’a testé un soir à 21h avant l’heure du coucher et, malgré un Junior exténué de sa journée, point de règles de 20 pages à lire et relire, on avait compris le principe en 5 minutes top chrono. Évidemment, Junior m’a éclatée au score, vous l’avez bien vu sur la photo (mais ça, c’est normal, car j’aime lui faire croire qu’il est plus fort que moi), mais on a vraiment envie d’y revenir très vite pour tester d’autres stratégies !

Je finirai sur une petite mention spéciale, car je m’étais trompée sur un point, hem hem : il tourne magnifiquement bien à deux joueurs. Et ceci, grâce à un simple ajustement qui consiste à faire disparaître une colonne de cartes en fin de manche pour renouveler la rivière, un peu comme si vous jouiez à 4 et que chacun s’était servi. Non seulement c’est très futé, mais surtout cela induit une part de prise de risque assez conséquente. Oserez-vous délaisser LA carte que vous désirez au profit d’une autre, au risque de la voir disparaître dans les méandres du nettoyage de plateau ? Un pari, pas toujours gagnant, enfin, surtout pour moi, mais qui a sacrément amusé Junior quand il voyait les cartes stratégiques défaussées juste sous mon nez.

On aime :

  • La direction artistique
  • Manipuler les dominos
  • Le bel équilibre du jeu
  • Les dilemmes de collecte
  • Son prix, pas déconnant du tout

On aime moins :

  • Se faire piquer sa carte par ce relou de gosse
  • Les pictogrammes ne nous ont pas parus limpides aux premières parties

Où l’acheter ?

Une partie avec nos amis de chez Kaelawen :

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