A partir de 10 ansJeux de plateauOn teste !

Test – Dog Park

À la maison, même si on adore tous les animaux, il y a quand même une guerre qui fait rage : la team chat VS la team chien. Régulièrement, Junior et son papa s’associent pour essayer de me convaincre que « mais siiiiii avoir un chien, ça serait trop de la bombe ! » alors que personnellement, je n’y vois qu’une tonne de contraintes là où les ronrons délicats des chats me font littéralement devenir gaga. C’est ainsi qu’après une énième tentative de Junior en mode « Regarde comme il est mignon ce petit toutou, on n’en adopterait pas un ? », afin de trouver un compromis, nous nous sommes retrouvés propriétaires d’un magnifique Maine Coon, prénommé Meeple. Un « petit » chat de 10 kilos et 1m20 qui ne ronronne jamais, certes, mais qui ramène les élastiques à cheveux quand on les lui lance, qui nous suit partout et qui détruit tous les meubles de la maison. Un vrai chat-chien comme le surnomme affectueusement Junior (ou un Puma de salon, du point de vue des copains de la Rédac’)

Pour autant, l’ombre des canidés plane toujours au-dessus de notre salon. Et évidemment, toutes les occasions sont bonnes pour remettre le sujet sur le tapis. Une vidéo Instagram, un bêtisier à la télé, des copines qui passent dire bonjour, chiens en laisse… Et bien entendu : des jeux de société. Lorsqu’on a reçu Dog Park, il y a quelques semaines, Junior s’est jeté dessus, y voyant une énième occasion de me convaincre d’adhérer à sa cause. Il est malin, mon Junior, car il a bien compris que « maman a toujours le dernier mot » et il s’est dit le meilleur moyen de voir débarquer un petit chiot tout mignon à la maison, c’était de me prouver que s’en occuper, c’était fun. 

Alors, verdict, est-ce que nous avons désormais un chien ? Non. Mais, Spoiler Alert, la technique de Junior aurait bien pu fonctionner… car Dog Park, c’est Wouafement chouette !

Lottie Hazell & Jack Hazell |  Kate Avery, Holly ExleyD & Dann May
Lucky Duck Games | 1 à 5 joueurs |  10 ans et plus |  45-60 minutes

[Cet exemplaire du jeu nous a été gentiment envoyé par Lucky Duck Games, qui semble s’être ligué avec mon Junior pour me convaincre d’adopter un chien. Ah ah, j’ai vu clair dans leur alliance, c’est raté ! Je ne me laisse pas attendrir de la sorte.]

En bref, Dog Park, c’est quoi ?

Dans Dog Park, vous incarnez un Dog-Sitter qui prend soin de nos amis à 4 pattes, pensionnaires d’un chenil. Vous disposez de 4 tours pour les rendre les plus heureux possible en les emmenant se balader au parc, en leur offrant quelques petites friandises, en les papouillant et en jouant avec eux afin de remporter de précieux points de victoire. Mais prenez garde à ne pas négliger certains de vos chiens car cela pourrait bien faire chuter votre capital sympathie et votre réputation par la même occasion…Serez-vous sacré meilleur pet-Sitter du quartier ? La clé du succès est d’avoir l’œil partout !

Un petit mot sur le matériel

Difficile de commencer ce test sans un petit mot sur le matériel car Dog Park en met plein les yeux dès l’ouverture de la boîte. Des cartes, des tas de ressources en bois trop mimi, des compteurs, un grand plateau… Bref, la boîte est ultra remplie et la qualité est au rendez-vous. Mention spéciale pour le thermoformage aux petits oignons : chaque élément trouve sa place et les ressources sont rangées dans deux petites boîtes en forme d’os que vous pouvez installer entre les joueurs pour que chacun y ait accès.  

Les cartes, quant à elles, sont bien épaisses et ne nécessiteront pas forcément d’être sleevées mais, si vous choisissez de les protéger, elles rentreront sans aucun souci dans le thermo, la place ayant été largement prévue pour. Mon côté « psychorigide de la protection de cartes » est comblé, un bon point pour le jeu ! 

Concernant la DA, les cartes sont illustrées avec des reproductions de chien à l’aquarelle, ce qui donne un petit côté rétro à l’ensemble. Chez PJ!, ce parti-pris a clairement divisé, et certains rédacteurs ont été sacrément rebutés. Mais chez nous, on est de la team « on trouve ça trop joli » et Junior a adoré regarder chacune des cartes pour découvrir les différentes races de chien. 

Des débuts difficiles avec mon Junior…

Lorsque nous avons découvert Dog Park, Junior s’est directement plongé dans le livret de règles. C’est assez rare car, généralement, je les lis en amont pour pouvoir les lui résumer, mais, cette fois-ci, il ne m’en a même pas laissé le temps. Un peu trop hypé par le thème, sans doute… Toujours est-il qu’ayant pris peur face aux 16 pages à déchiffrer, me voilà donc face à un Junior en mode « soupe à la grimace » qui mettait toute la mauvaise volonté du monde à essayer d’intégrer les mécaniques.

Alors, je vous rassure de suite, il n’y a finalement que 4 pages qui concernent le gameplay. Et, pour Junior, c’est surtout son caractère buté/borné (de cochon ?) qui a rendu la préhension du jeu difficile, la première fois, car Dog Park n’a finalement rien de compliqué. C’est un jeu qui se divise en 4 phases et chacune met en œuvre une mécanique bien particulière qu’on retrouve dans des tas d’autres jeux enfants/famille. Nos Juniors sont donc en terrain connu et il ne vous faudra pas longtemps pour leur faire intégrer les différents points de règles. D’autant que le livret est bourré d’exemples très parlants qui permettent de tout comprendre du premier coup sans avoir besoin d’y revenir en cours de jeu. Et ça, c’est vraiment appréciable.

Un melting-pot de mécaniques…

Votre mission en tant que Dog Sitter de renom sera donc de gérer une partie du chenil municipal et de prendre soin de 8 chiens. Pas plus, pas moins. Mieux vous le faites, plus votre réputation grimpe et, évidemment, il faut vous débrouiller pour avoir une meilleure réputation que vos adversaires pour remporter la partie. Au début du jeu, votre chenil est vide et c’est vous qui choisissez les chiens dont vous allez prendre soin. Enfin, si vos adversaires vous laissent la place, j’y reviens. Deux chiens par manche, pour un total de 4 manches… C’est court, je vous le dis de suite. Chacun de vos choix aura donc une importance cruciale et induira son lot de conséquences sur les différentes phases de jeu.

  • Phase 1 – Les enchères : choisissons 2 chiens à ajouter à notre chenil.

C’est dans cette phase que l’interaction entre les joueurs est la plus forte. Vous allez enchérir  à deux reprises pour déterminer qui adoptera son chien en premier. Les chiens disponibles sont représentés par une rivière de carte (1 par joueur) et cette dernière est renouvelée entre chaque vague d’enchères. Évidemment, celui qui mise le plus aura la primeur du choix et il faudra donc scruter les regards des adversaires pour essayer de percer à jour leur stratégie. Le bluff s’invitera souvent à la table, et vos Juniors rivaliseront de malice pour vous piquer les meilleures places.

  • Phase 2 – La gestion de ressources : commencez à prendre soin de vos chiens.

Une bonne balade leur ferait du bien, mais avez-vous les ressources suffisantes pour payer leur coût de promenade ? Chaque chien a des envies bien particulières : certains voudront jouer à la balle ou au lancer de bâton, d’autres grignoter une friandise, d’autres encore un peu de tout ça à la fois. C’est donc le moment de compter vos petits jetons en bois et de les dépenser pour mettre vos chiens en laisse et partir à l’aventure dans le parc. Mais attention, si vous ne pouvez pas payer les ressources requises,  les chiens resteront à vous attendre au chenil.

  • Phase 3 –  La promenade : tous au parc ! Mais quel chemin emprunter ?

Cette phase de jeu met en avant la mécanique du « mouvement en avance rapide », une mécanique qu’on a pu découvrir, notamment, dans des jeux comme Tokaïdo. Et kessessé, me direz-vous ? En fait, tous les joueurs avancent, à tour de rôle, leur promeneur sur le chemin du parc qui est ponctué de zones sur lesquelles on peut s’arrêter et gagner des bonus. Un super moyen de gagner les jetons nécessaires à payer le coût de promenade de nos chiens pour le tour suivant, par exemple, ou encore, de précieux points de réputation. Vous pouvez placer votre promeneur où bon vous semble, mais attention, petit twist : interdit de faire demi-tour ! Tout ce à quoi vous renoncez est perdu à tout jamais. 

À la fin du parcours, si vous arrivez en premier à destination, vous bénéficierez d’un « super bonus » plutôt sympathique qui pourra vous avantager pour la manche suivante. Les joueurs suivants bénéficient, quant à eux, d’un bonus moindre… Et pire encore, si tous vos adversaires arrivent avant vous, votre balade prend fin immédiatement, sans même finir de traverser le parc ! Il ne fait pas bon traîner en chemin, je vous aurai prévenus.

Alors, à vos petits calculs :  opterez-vous pour le rush, quitte à ne rien ramasser en chemin, ou prendrez-vous le risque de la flânerie pour faire le plein de friandises pour vos amours de toutous, quitte à devoir écourter votre balade ? 

  • Phase 4 –  Le retour au chenil : il est temps de se reposer un peu.

C’est le moment d’ajuster notre jauge de réputation en fonction des chiens qui ont pu être promenés et plus vous en avez promenés pendant le tour, plus vous remportez de points, of course. Les chiens promenés sont identifiés par un jeton « collier » qu’ils gardent d’une manche à l’autre. Ceci a son importance car chaque chien dans votre chenil sans collier à la fin de la manche vous fera reculer d’un cran sur la piste de réputation. Il faut donc anticiper au maximum pour réussir à promener tous les chiens nouvellement arrivés dans votre chenil sans quoi, vous risquez de vite faire des aller-retour sur la piste de score. Et je vous promets que voir les copains avancer alors qu’on fait soi-même du sur-place, c’est particulièrement énervant.

… au service d’un gameplay fluide et efficace !

Vous voyez, comme je le disais plus haut, chaque phase prise indépendamment des autres n’a vraiment rien de compliqué. Les mécaniques sont légères, agréables, fluides et elles sont très très vite assimilées par les Juniors. Un ou deux tours de jeu et les voilà à l’aise avec le plateau commun, le plateau individuel et tous les éléments de jeux. 

Ce qui complexifie l’affaire, en réalité, c’est la synergie des phases entre elles. Chaque action, chaque choix a des conséquences sur l’ensemble des phases suivantes, et nos Juniors peuvent vite se retrouver bloqués à cause de mauvais recrutements de chiens au début de la manche ou de mauvais chemins de balade, en phase 3.

Il faut savoir qu’au-delà des 4 phases principales, il y a un certain nombre d’éléments qui viennent dynamiser les tours de jeu.

À chaque manche, une « Tendance » est appliquée. Elle prend la forme d’une carte, placée en haut du plateau commun et qui octroie un bonus variable lors de l’une des phases de jeu. Il peut s’agir d’un gain de ressources si vous recrutez tel chien en phase 1, ou de réputation si vous avez baladé X chiens pendant la phase 3, ou encore de gain de ressources en « 1 = 1 » (vous en gagnez une, vous en prenez une seconde du même type) tout au long de la manche.
Il y a une carte de ce type par manche et les 4 sont connues dès le début de la partie, ce qui permet déjà à nos Juniors de déterminer un ou deux axes stratégiques à suivre.

En début de partie, chaque joueur choisit également un objectif secret parmi 2 qui lui octroiera de la réputation supplémentaire s’il est rempli en fin de partie (plus ou moins selon le degré d’atteinte de l’objectif). Les cartes « chiens » présentent, elles aussi, un texte d’action qui peut octroyer des avantages en cours du jeu, ou alors de la réputation en fin de partie.

D’autre part, en début de partie, des cartes « catégories de chiens » (chaque couleur de carte chien appartient à une catégorie donnée) sont révélées sur la piste « Expert ». Chaque catégorie correspond à un certain nombre de points de réputation et il faudra avoir la majorité de ce type de chiens dans notre chenil pour marquer les points correspondants. Cela représente une part de points non négligeable qu’il ne faut surtout pas ignorer. 

Enfin, lors de chaque manche, le parc change de visage car une carte « Bonus de lieu » est révélée. Cette carte permet aux joueurs de gagner des ressources supplémentaires sur certains emplacements du parc, mais elle en condamnera également certains autres, et par là même, les ressources qui lui étaient associées.

Vous l’aurez compris, nos Juniors vont avoir du pain sur la planche pour tenter de prendre en compte l’intégralité des paramètres au cours de la partie. Ça peut paraître très compliqué en le lisant, là, comme ça, mais en réalité il n’en est rien. Le gameplay hyper accessible sert vraiment le jeu et permet à nos Juniors de se concentrer davantage sur l’optimisation que sur la maîtrise des mécaniques. 

L’interaction, qui pouvait, sur papier, paraître très légère, est en fait ultra-présente tout au long de la partie. Il faut énormément observer les adversaires, presque en non-stop d’ailleurs, pour essayer de comprendre quel axe stratégique ils ont choisi de suivre et essayer de les bloquer au maximum… sans jamais oublier nos propres objectifs.

Évidemment, il ne sera jamais possible de scorer partout et Dog Park se révèle, avant tout, être un jeu de « choix ». Parfois, ces derniers seront payants (merci la pioche), d’autres fois non… Alors il faudra en permanence s’adapter, essayer de faire quelques réserves, tenter de suivre un ou deux objectifs et, la manche d’après, balayer une partie de notre stratégie pour en bâtir une nouvelle, en fonction des nouvelles cartes révélées. Un jeu qui demande pas mal de réflexion ; à la maison, c’est vraiment pile poil ce qu’on aime !

L’avis de Plateau Junior (Emy) :

Dog Park a été pour moi une jolie surprise. Pas tellement séduite par le thème, au départ ou tout du moins, beaucoup moins que Junior, c’est en le découvrant lors de la première partie que j’ai été totalement convaincue de son intérêt pour nos Juniors.

Dog Park présente de nombreux atouts, le plus grand étant son gameplay accessible et son livret de règles hyper clair auquel vous n’aurez jamais besoin de revenir, même si le jeu ne sort pas tous les jours (et ça on aime !). Le matériel est assez démentiel et vu la quantité, la rejouabilité me semble plus que confortable : à ce jour, nous n’avons pas vécu deux fois la même partie aux cours de nos diverses sessions de jeu. Si on considère le fait qu’il y a différents niveaux d’objectifs personnels (débutants et experts), un peu plus de 160 cartes chiens différentes dans la boîte de base (et deux extensions disponibles si vous souhaitez encore en rajouter), je pense qu’on peut dire, sans trop s’avancer, qu’on n’est pas prêts d’en avoir fait le tour. Mais, pour autant, est-il lassant pour les Juniors ? Chez nous, Junior y joue toujours avec autant de plaisir à chaque nouvelle partie. Il se régale à regarder les nouvelles cartes, à tenter de nouvelles stratégies, à faire rouler les jolies ressources entre ses doigts lorsqu’il réfléchit pour optimiser ses actions.

Finalement, Dog Park, c’est un jeu vraiment complet dans un écrin « familial ». Un jeu « Easy To Learn – Hard To Master » qui représente un vrai challenge pour nos Juniors les plus stratèges. Un jeu qui saura les accompagner quelques années car il présente une belle courbe d’apprentissage pour performer sur le score.

Le jeu prend toute sa saveur non seulement dans l’optimisation de chaque manche de jeu, mais surtout dans le sabotage presque jubilatoire de la stratégie adverse. Quel plaisir d’enchérir sur un chien dont on a pas forcément besoin, mais qui ruine l’objectif de l’adversaire ou de lui piquer les meilleures places sur les emplacements de promenade, juste pour l’empêcher de récupérer les ressources dont il a besoin pour la prochaine manche. Cette interaction un peu dissimulée (et parfois carrément méchante, avouons-le) fait vraiment partie intégrante de l’expérience de jeu, mais elle pourra sembler parfois très (trop?) punitive pour les Juniors un peu plus jeunes. En ça, l’âge de 10 ans me paraît sacrément bien ciblé.

Pour autant, si vos Petits Juniors aiment l’idée d’incarner un Dog-Sitter l’espace de 30 minutes et qu’ils aiment gérer leurs ressources et optimiser leurs tours de jeux, s’ils apprécient les jeux à multi-scoring, mais n’aiment pas trop le blocage et l’interaction, rien ne vous empêche de tenter l’expérience avec eux. Vous pouvez, par exemple, ne pas tenir compte des objectifs personnels, ne pas utiliser les cartes qui modifient le parc, ou même évincer les cartes « Tendance » puis les introduire au fur et à mesure. Car, finalement, même dans son gameplay le plus simple, en occultant toute forme d’interaction et en savourant simplement les mécaniques pures de chaque phase, la balade offerte par Dog Park reste wouafement appréciable et sacrément addictive.  

Vos Juniors aimeront si :

  • Ils aiment le beau matériel
  • Ils aiment les jeux simples à comprendre mais moins simples à maîtriser
  • Ils aiment les chiens, of course !

Vos Juniors risquent de moins aimer si :

  • Ils ont du mal à suivre la stratégie des adversaires
  • Ils n’aiment pas les jeux d’optimisation 

Les Juniors le disent mieux que nous :

Dog Park, j’aime beaucoup parce que c’est un jeu sur les chiens. Les parties sont toujours différentes car on ne joue jamais avec les mêmes cartes « chien ». J’aime bien essayer de prévoir tous mes coups à l’avance, mais ce n’est pas toujours facile car maman, elle fait que me piquer les chiens dont j’ai besoin !

Maël, Presqu’Onze ans

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