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Le Dossier – Valeria Le Royaume

– Vot’Seigneurie, ma douce Marguerite, la plus belle vache de mon troupeau, elle a l’mauvais sort !
Allons mon bon, calmez-vous et expliquez-moi donc cela.
– Eh ben, elle fait du lait caillé main’nant ! Et p’is elle meugle, elle meugle à pierre fendre et ça m’retourne le coeur, vot’Seigneurie ! J’crois bien que c’est la troupe de Trolls du marais d’à côté qu’y a jeté l’mauvais sort !
– Très bien mon brave, nous allons nous enquérir de ce qui se passe… Chevalier ! Faites quérir mon conseil de guerre. Nous allons de ce pas bouter ces belligérants avec pugnacité !
– Ouais ! Euh… C’est pas faux ?

Ah, ça, le quotidien d’un chef de duché n’est pas plus simple que celui d’un rédac’chef. Avec tant de sollicitations et de demandes, où donner de la tête ? Et puis on n’est pas toujours bien aidé. Aussi, quand Emy et moi avons débarqué dans son bureau en mode semi-hystérique pour lui réclamer d’écrire un papier sur Valeria le Royaume, nous avons d’abord pu voir notre rédac’chef bien-aimé prendre sa tête entre ses mains et écraser discrètement une larme.

Valeria le Royaume est un jeu d’Isaias Vallejo illustré par The Mico. Il est d’abord paru sous nos latitudes chez Pixie Games puis a été repris récemment chez Lucky Duck Games. Le jeu est donné pour 1 à 5 ducs à partir de 13 ans et pour des parties de 30 minutes à 1 heure.

Oh mais dis donc, il est un peu vieux ce jeu, non ? Pourquoi diable lui consacrer un dossier ?

Ah mais oui tiens, pourquoi donc ? Excellente question, chers lecteurs.

Bon, passons sur le fait que si vous n’avez jamais joué à Valeria, vous serez maudits sur 40 générations (parce qu’on ne le répètera jamais assez : il FAUT avoir joué au moins une fois à Valeria dans sa vie). Krinie vous le confirmera. Si si. Vous voulez tester pour voir ?

Mais, plus sérieusement, au sein de la rédac’, bien souvent, les jeux font débat. Nous avons tous des univers, des thématiques, des mécaniques qui nous touchent plus que d’autres. Question d’âge de génération, peut-être ou de souvenirs d’enfance qu’on retrouve au travers d’un plateau de jeu, d’illustrations ou de figurines. C’est aussi ça qui fait notre complémentarité. Mais du coup, chez PJ!, les réunions sont toujours très animées. Les arguments fusent, les débats sont houleux, la vraie vie de rédacteurs quoi.

Valeria, lui, fait partie de ces jeux qui ont rapidement mis tout le monde d’accord. On y jouait avant même de se connaître Krinie et moi. Et il s’est imposé comme une évidence lorsqu’Olivier, notre Rédac’ Chef, a évoqué la naissance de PJ!

Valeria devait y avoir sa place. C’était certain.

On le répète régulièrement : sur PJ!, on veut parler de jeux « sexy » pour nos Juniors. Avec Valeria, on est en plein dedans : un univers héroïc-fantasy, un matériel de folie, des dés (oh oui, des dés magnifiques), des sensations de jeu aussi agréables pour les Juniors que pour leurs parents. Et par-dessus tout : une rejouabilité énorme car il s’agit ici d’un jeu avec extensions. Mais nous y reviendrons.

Justement, l’une de ces extensions, la 4ème pour être tout à fait précise, est actuellement en cours de financement participatif sur Kickstarter. Le moment nous semblait donc particulièrement opportun pour vous présenter la gamme afin que vous sachiez de quoi ça cause si jamais vous tombiez, par hasard, sur la campagne… qui est juste là !

Maintenant qu’on vous a expliqué pourquoi il fallait absolument vous décrire Valeria le Royaume, quelques mots sur ce dossier. Nous avons été incapables de déterminer qui devait l’écrire, tant nous aimons toutes les deux ce jeu. Le chef a proposé un bras de fer, Emy un lancer de chat géant et Krinie un concours de mangeage de hot-dogs mais au final, c’est la coopération qui l’a emporté : et si on écrivait toutes les deux ? Et pour faire bonne mesure, nous avons décidé d’embarquer Pixies dans l’aventure, parce qu’il n’y a pas de raison. Donc un brin de menace de rétorsion physique plus tard et zou, nous voilà tous les trois à vous expliquer pourquoi ce jeu est bon, et qu’il vous faut y avoir joué avant vos 40 ans.

Que trouve-t-on au sein du Royaume ?

Soyons honnêtes : si vous êtes allergiques aux cartes, vous risquez de grincer des dents. Valeria se compose majoritairement de cartes, au format somme toute assez classique, mais superbement illustrées par The Mico.

Quatre grands types de cartes sont présents dans la boite : les « Citoyens » qui peuplent le Royaume, les « Ducs » qui sont les chefs de file de toute cette joyeuse bande, les « Domaines » qui peuvent s’apparenter à votre fief et, bien entendu, les vils « Monstres » qui pourraient tenter de vous attaquer et dont vous allez éliminer préventivement la menace, en bon chef de royaume prévoyant.

Chaque type de carte a une fonction bien précise dans le jeu, mais nous y reviendrons plus en détail plus tard. Sachez toutefois que chacun d’entre eux fait partie intégrante de l’expérience de jeu et aucun ne devra jamais être négligé. Quand on dirige un Royaume, il faut avoir l’oeil partout !

Pour ceux qui aiment triturer les jetons en bois, vous ne serez pas en reste avec Valeria. Dans la boîte, on trouve des tas de petites ressources de différentes formes : des jetons « gouttes » qui symbolisent la magie, des jetons « ronds » en guise de pièces de monnaie, des « boucliers » qui représentent votre force et enfin de jolies petites couronnes violettes qui sont autant de points de victoire que vous pourrez grappiller au cours de la partie.

Pour organiser tout ce joyeux matériel, on trouve enfin une série d’intercalaires qui permettent de classer les cartes « monstres », « domaines », « ducs » et « citoyens ». Croyez-moi, c’est bien appréciable pour gagner un peu de temps sur la mise en place qui peut paraître un peu longuette les premières fois.

Pour les « sleeveurs fous » (comprendre : ceux pour qui protéger les cartes est une question de vie ou de mort, catégorie de joueurs dont ***hem hem*** Emy fait partie) sachez que le thermoformage de la boite permet d’accueillir les cartes protégées. Et ça, ça ravit nos coeurs de parents de petits diables de Tasmanie (comprendre : nos Juniors) qui maltraitent souvent les cartes. Pour autant, dans Valeria, il y a très peu de manipulation de matériel en dehors des ressources en bois. En dehors des Domaines, les cartes ne sont jamais battues comme on pourrait le faire dans un Deck Building et les protections sont donc tout à fait dispensables. Ne pas protéger les cartes permet d’ailleurs de gagner un peu de place dans la boite, ce qui ne sera pas du luxe, nous y reviendrons.

Pierre après pierre, construisons les bases de notre Royaume.

Dans Valeria, vous devez construire un grand et beau Royaume. De ceux qui résistent à tout : aux attaques des monstres, aux assauts des Ducs rivaux, ou bien même aux conditions climatiques extrêmes (Winter is coming… ah non, oups, je m’égare). Bref un bon gros Royaume bien costaud, vous avez compris l’idée.

Au départ, vous êtes un peu tout seul dans votre coin. Il faut dire que peu de citoyens ont réellement adhéré au concept lorsque vous avez clamé haut et fort, au dernier Conseil : « Puisque vous êtes tous de vils fêlons, je vais aller construire un Royaume rien qu’à moi ». Vous êtes même un peu passé pour un fou, soyez en conscient.

Mais peu importe…  Vous êtes un futur grand seigneur et rien ne vous fait peur! D’autant plus que vos deux plus fidèles amis, un paysan et un chevalier, ont accepté de vous prêter main forte dans cette grande aventure. Vous commencez donc la partie avec, devant vous, une carte Duc (oui oui le même qui a eu cette idée folle…), une carte « Paysan » de valeur 5 et une carte « Chevalier » de valeur 6.

Parce qu’être nombreux est très important pour devenir très puissant, au centre de la table, on dispose 10 petits tas de cartes, qui représentent chacun un type de citoyen que l’on va pouvoir enrôler dans notre Royaume au cours de la partie. Parmi eux, on dénombre notamment des Voleurs, des Champions, des Prêtres, des Paladins, des Bouchers mais pas que ! Car les différents citoyens sont choisis en début de partie et ils pourront donc être différents d’une partie sur l’autre, fonction de vos envies du moment. La seule règle primordiale à respecter lors de votre choix de citoyen étant la suivante : vous devez, une fois l’installation finie,  avoir un tas de cartes « Citoyens » de chaque valeur au centre de la table. Ainsi, il nécessaire de couvrir l’intégralité des valeurs de dés allant de 1 à 12 à chaque nouvelle partie.

Le Duc, quant à lui, est une carte un peu particulière et unique. Elle représente votre objectif secret pour la partie en cours et il faudra orienter vos actions en fonction de cette dernière pour marquer un maximum de points en fin de partie. Chaque joueur peut la consulter à tout moment (et c’est vivement recommandé d’ailleurs) pour faire les meilleurs choix d’achats de cartes tout au long de la partie.

La fin de la mise en place est assez simple : par dessus les 5 colonnes de citoyens, on place 5 tas de 5 cartes « Monstres ». Ce sont les horribles bestioles que nous allons pouvoir combattre lorsque nous serons lassés de recruter des citoyens (ou de cueillir des pâquerettes pour décorer le Royaume).
Libre à vous de choisir l’une ou l’autre des 10 zones disponibles de la boîte de base, selon que vous préférez taper du « Hib’ours » ou du « Sorcier Gobelin ». Pas de contraintes particulières sur le choix des monstres mais il faudra les empiler de manière à ce que les plus difficiles à vaincre soient tout au fond du paquet et les plus faibles, au-dessus.

Dernière étape dans l’installation des cartes : les domaines, qui représentent, pour schématiser, les territoires sur lesquels vous aimeriez étendre votre pouvoir. Il ne faut absolument pas les négliger car ils peuvent être déterminants au cours du jeu.

Maintenant que vous avez installé le Duc, les Citoyens et Monstres ainsi que les Domaines, votre centre de table ressemble peu ou prou à ça :

 

Il ne vous reste plus alors qu’à installer les petits tas de ressources « Magie », « Force », « Or » et « Couronne » près des cartes puis de distribuer 2 Or et 1 Magie à chaque joueur. Saisissez-vous alors des deux dés et la partie peut commencer !

Un, deux, trois, prêts ? Bâtissez !

Et voilà le moment où vous nous dites : « Ça y est, je suis prêt à conquérir des vastes monuments et à saccager les monstres les plus redoutables. » Minute, Minute ! Vous pensiez pouvoir réellement y arriver avec un Duc, un Chevalier et un Paysan ? Vous êtes des petits rigolos, vous (ou des grands inconscients, au choix). Avant de foncer tête baissée, laissez-nous vous expliquer comment on construit un Royaume solide.

Une partie de Valeria se décompose en différentes manches, des tours de jeux qui vont s’enchaîner jusqu’à ce qu’un certain nombre de tas de cartes, précédemment installés, soient vides. Si vous jouez à 2, la partie s’achève dès que 4 tas sont épuisés, à 3 joueurs, dès que 6 tas sont vides, etc. On prend en fait le nombre de joueurs fois deux ; au maximum donc, on épuisera 10 tas avant que ne sonne la fin de la partie.

Chaque manche se déroule de la même manière, avec deux phases distinctes :

  • La Phase de lancer et de récolte où tous les joueurs récoltent simultanément après le lancer du joueur « actif »
  • La Phase d’actions où seul le joueur « actif » effectue des actions

Il nous semble important, avant toute chose de vous expliquer ce qu’est un joueur « actif » et donc par conséquent, un joueur « passif ».

Le joueur « actif », c’est, en fait, celui qui lance les dés. Au cours d’une manche de jeu, chaque joueur va jouer une fois en tant que joueur « actif » et X fois en tant que joueur « passif », c’est à dire celui qui subit n’a pas lancé les dés. Le X étant fonction du nombre de joueurs autour de la table.

Pour le principe global, si vous connaissez un peu Minivilles, le système de jeu devrait vous sembler très très familier. Nous ne dirons pas qu’il est identique, car Valeria se distingue de Minivilles par plusieurs aspects que nous évoquerons plus en détail dans la suite du test. Mais dans tous les cas, les Juniors habitués à Minivilles trouveront très vite leurs marques en jouant à Valeria.

Un dé + un dé = la richesse assurée !

Revenons, pour l’heure à nos deux phases. Au début la phase de lancer, le joueur actif lance les deux dés et on considère trois valeurs distinctes :

  • la valeur de chacun des dés indépendamment l’un de l’autre
  • la somme de la valeur des deux dés

Ainsi, si les dés affichent 5 et 6, on retient les valeurs 5, 6 et 11. Fastoche non ?

Une fois les valeurs déterminées, chaque joueur, actif comme passif, regarde s’il possède, dans son royaume, des Citoyens qui affichent l’une des ces trois valeurs en haut à gauche de leur carte.

Si c’est bien le cas, il prend le bonus correspondant et ce, autant de fois qu’il a cette valeur dans son Royaume. Par exemple, s’il possède 3 Chevaliers de valeur 6 et un Paysan de valeur 5, il prendra 3 fois la récompense du Chevalier et une fois celle du Paysan.

Chaque carte possède deux bonus, un valable pour le joueur actif (le bonus situé sous le dessin du petit bonhomme seul) et un valable pour l’ensemble des joueurs passifs (celui situé sous l’icône des multiples bonhommes). Ces bonus peuvent être de plusieurs types : soit on récupère des jetons « Force », « Or » ou « Magie », soit on peut convertir un type de ressource en X d’un autre type ou encore prendre 2 types de ressources différentes etc. Chaque classe de Citoyen ayant ses propres bonus, les combinaisons sont nombreuses et variées ; elles dépendent de vos choix lors de la mise en place du jeu.

Vous comprenez alors aisément que plus votre Royaume sera varié au niveau des Citoyens, plus vous aurez de chance de vous enrichir, que vous soyez joueur actif ou passif. Il va donc falloir recruter un max pour couvrir le plus de valeurs possibles et réduire le poids des lancers de dés malheureux.

Et si toutefois vous ne pouvez rien récolter suite à un lancer, magnanime, le jeu vous laissera prendre une petite compensation. Bon, une toute petite ressource, hein, mais c’est mieux que rien.

« Oh mon Château -ohoh-ohoh-ooohhh, tu es le plus beau des châteaux ! »

Une fois que tous les joueurs, actifs comme passifs, ont récupéré leurs bonus, on passe alors à la seconde phase : les actions. C’est dans cette phase que vous allez pouvoir peupler votre Royaume, parcourir les Domaines et taper du Gobelin ! Ah ah, un peu d’action, on sent que ça va vous plaire.

Cette phase ne concerne cependant que le joueur actif (pour rappel : celui qui a lancé les dés, c’est bien, vous suivez !) qui va effectuer 2 actions, au choix parmi les 4 suivantes :

  • Recruter un Citoyen
  • Terrasser un Monstre
  • Construire un Domaine
  • Gagner une ressource de son choix

Voyons voir un peu ces différentes actions en détail.

Envoyez votre CV : on recrute sec !

Le recrutement est essentiel dans Valeria car il vous garantit de ne jamais repartir bredouille lors de la phase de lancer. Plus votre peuple se diversifie, plus vous possédez un large panel de valeurs, plus vous récoltez de bonus. C’est mathématique.

Pour recruter un Citoyen, rien de plus simple : il suffit de payer son coût en Or et de l’ajouter à votre Royaume. Toutes les cartes ont un coût indiqué sous la forme « X+ » (X étant la valeur minimale en or – par exemple, le Paysan coûte « 2+ » pièces d’or). Pourquoi « + », nous direz-vous ? Parce que plus vous avez de Citoyens d’un type déjà présents dans votre Royaume, plus le recrutement d’un nouveau Citoyen de ce même type coûtera cher.

Reprenons notre exemple, au début du jeu, vous avez un Paysan dans votre Royaume, si vous souhaitez en recruter un nouveau, cela vous coutera 2 pièces + 1 pièce pour celui que vous possédiez déjà. Vous le recrutez donc, et au tour d’après, si vous en voulez un troisième, il vous coutera alors 2 pièces + 2 pièces supplémentaires pour les deux que vous possédez déjà.

Le recrutement peut donc être perçu de plusieurs manières : soit on peut décider de recruter plein de citoyens différents, pour avoir plein de valeurs différentes dans notre Royaume pour gagner plein de ressources en phase de lancer ; soit on peut décider de recruter plein de citoyens d’un même type (ce qui sera utile pour les domaines, on vous l’explique un peu plus tard) mais cela s’avère souvent, très coûteux.

Malheureusement, on a pas toujours 6-7-8 Or en stock pour recruter un énième Voleur ou Chevalier. Mais pas de panique, le jeu est plutôt bien pensé sur ce point : on peut compenser l’Or manquant par de la Magie. La seule contrainte étant de payer au moins 1 Or sur la totalité des ressources dépensées. Ainsi un Voleur qui vous coûterait 7 pièces d’or peut être payé en 1 Or + 6 Magies, super pratique !

Et si on allait tester nos nouvelles lames ?

Bon c’est bien beau de jouer les DRH, et de recruter à tout va, ce qu’on aime aussi quand on est un grand Duc, c’est taper des Monstres.

Un peu comme les Citoyens, vous pouvez décider de vous attaquer aux Monstres d’une des 5 piles de cartes, moyennant le paiement en jetons « Force » (et parfois « Magie »). C’est assez simple : pour vaincre un Monstre, il faut égaler sa force et/ou sa magie dont la valeur est indiquée à gauche de la carte. Si vous l’égalez, banco ! Il est zigouillé, vous prenez la carte dans votre Royaume et obtenez immédiatement le bonus indiqué en bas de celle-ci.

Plus on avance dans le dégommage de Monstres (comprendre : plus on retire de cartes d’une pile), plus les nouveaux Monstres qui apparaissent sont puissants. Ils demanderont davantage de Force et/ou de Magie pour être vaincus mais, une fois de plus, la Force manquante pourra, à l’instar du recrutement, être compensée par autant de jetons « Magie » pour atteindre la valeur totale demandée. On est donc rarement bloqués si on a vraiment envie de se défouler un peu !

De la même façon, plus on avance dans la pile, plus les bonus octroyés par les Monstres sont puissants. Ainsi, si les premiers vous donnent un peu d’Or ou de Magie, certains, bien plus balaises, vous permettront, par exemple, de recruter gratuitement un Citoyen de votre choix. Plutôt pratique pour anticiper la prochaine phase de lancer !

En outre, chaque Monstre vous rapportera, en fin de partie, des points de victoire, plus ou moins importants selon le niveau du-dit Monstre, points dont la valeur peut être consultée en regardant la partie droite de la carte. Vous l’avez compris, taper du Gobelin et du Hib’ours, ça peut vite être tout bénef’ ! Ne le négligez pas.

J’ai repéré un petit duplex super sympa avec vue sur la Montagne du Destin !

Vous en avez assez de nettoyer votre hache et vous êtes à cours d’arguments pour convaincre les Citoyens de venir loger chez vous ? Alors, partons faire une petite balade ! Tels des Stéphane Plaza en cotte de maille, vous allez sillonner les plaines de votre Royaume pour repérer les futurs biens qu’il vous faudra AB-SO-LU-MENT acquérir : les Domaines !

Cette action consiste à acheter l’un des 5 domaines présents face visible au centre de la table. Pour l’acquérir, rien de plus simple : il faut le payer. Comme pour le reste, soit en Or soit en Or + Magie si vous n’avez pas assez de pièces en votre possession. Mais pas que !

Les Domaines ont un pré-requis pour être récupérés, et ce dernier est intimement lié aux Citoyens que vous avez recrutés. En effet, en plus du coût en Or, il vous faudra avoir préalablement accueilli différents type de métiers, appelés Rôles, dans votre Royaume. Les Rôles, ce sont les petits symboles présents en haut à droite des cartes Citoyens. Il en existe d’ailleurs 4 différents : Marteaux (Forgerons), Casques (Guerriers), Ailes (Soigneurs), Clés (Voleurs).

Les Domaines présentent plusieurs symboles de rôles sur leur carte et il faudra que vous puissiez justifier d’avoir ces rôles dans votre Royaume, en plus des pièces d’or requises au moment de l’acquisition du Domaine ciblé.

Une fois récupéré, il rejoint votre Royaume, comme les autres cartes, et vous octroie soit un bonus immédiat (assez surpuissant d’ailleurs) soit un avantage valable tout au long de la partie. Ce pouvoir agit, par exemple, sur la valeur des dés en leur ajoutant +1 ou -1, ou vous permet de voler des ressources à un adversaire à chaque nouveau tour de jeu. Ou encore, il vous donne le droit de dépenser X ressources pour choisir la face d’un des deux dés. Autant de manières de contrecarrer un lancer de Junior parfois bien trop avantageux.

Bien évidemment, du fait du coût élevé des Domaines et des pré-requis en termes de Citoyens pour les récupérer, acheter ces cartes ne sera pas forcément ni évident, ni judicieux en début de partie. Il faut souvent attendre de s’enrichir et de se peupler pendant quelques tours avant d’envisager de s’intéresser de plus près à ces cartes très puissantes.

Oh, ciel, je n’ai plus de sous, plus de force et plus d’arguments, que faire ?

Il vous arrivera parfois d’avoir utilisé tous vos musc’ pour terrasser un gros méchant Tréant, ou dépensé tous vos sous pour acquérir le Domaine de vos rêves. Et vous vous retrouvez alors démuni pour acheter le moindre petit Citoyen, même celui avec un coût d’1 Pièce d’Or.

Pas de panique ! Si jamais, par malheur, aucune des trois actions pré-citées n’était réalisable, il existe une quatrième action de « repli » : vous pouvez décider de prendre une ressource de votre choix dans la réserve commune. Toutes sont accessibles, sauf les Couronnes violettes, qui ne peuvent être gagnées qu’en récompense d’un combat remporté ou d’un domaine acheté.

Vous pouvez alors décider de prendre 1 Or, 1 Force ou 1 Magie, au choix, ce qui peut, notamment, vous débloquer des possibilités d’achat lors de votre seconde action. Plutôt pratique !

Trois petits tours et puis s’en vont.

Une fois que vous avez réalisé deux des quatre actions ci-dessus, vous passez les dés au joueur à votre gauche, qui devient le nouveau joueur actif et la manche continue.

Vous enchaînez ainsi les tours jusqu’à avoir épuisé le nombre de tas de cartes requis pour déclencher la fin de partie (pour rappel : 4 à 2 joueurs, 6 à 3 joueurs, 8 à 4 joueurs et 10 à 5 joueurs). On finit alors le tour en cours et la partie est terminée.

Vient alors le décompte des points. C’est tout fastoche : on additionne les points octroyés par les Monstres et les Domaines, ainsi que les petites couronnes violettes gagnées au cours de la partie. On révèle ensuite son Duc et on applique son effet pour grappiller des points supplémentaires.

Evidemment, le joueur qui a bâti le plus grand, merveilleux et robuste Royaume (et qui a donc marqué le plus de points de Victoire) remporte la partie. Les autres joueurs, quant à eux, gagnent le droit de retenter leur chance la prochaine fois. Et vous verrez qu’elle arrive bien plus vite que prévue tant ce jeu, à la mécanique bien rodée, est addictif.

Toujours plus de Valeria : les extensions

Le jeu a rencontré un tel succès que 3 extensions (bientôt quatre d’ailleurs) ont vu le jour depuis sa sortie. Toutes financées via la plateforme Kickstarter, et récemment proposées en version française par Lucky Duck Games, chacune d’entre elles apporte son lot de cartes supplémentaires, bien entendu, mais également quelques apports dans le gameplay du jeu.

Voyons voir un peu de quoi il retourne !

L’extension « de feu et de glace » (2017)

Initialement financée sur Kickstarter en 2016, cette extension apporte de nouvelles cartes Monstres, Domaines et Ducs pour renouveler l’expérience de jeu et ajouter un peu de rejouabilité supplémentaire (même si, rappelons-le, le jeu de base a déjà une rejouabilité énorme). Concernant les règles, rien de bien nouveau, le principe de base est repris. Les cartes Citoyens sont cependant plus poussées et légèrement plus agressives, et permettent, pour certaines, d’agir directement sur le Royaume de vos adversaires en bannissant leurs cartes. Parfait pour les joueurs qui cherchent un peu plus d’interaction directe.

Petit twist intéressant avec cette extension : épuiser une pile de cartes provoque désormais un évènement qui touche le joueur actif et/ou l’ensemble des joueurs. En effet, les cartes « épuisé » (qu’on place sur le tableau central dès qu’un emplacement se vide) ont un effet soit « one shot » soit durable imprimé au verso de celles-ci. Au programme, des bonus sympas tels que la possibilité de modifier les dés qui ont une certaine valeur, la possibilité de convertir tout ou partie de ses ressources, voire de sacrifier certains Citoyens de son propre Royaume pour grappiller des actions supplémentaires. Mais attention, ici on souffle le chaud et le froid, et certaines cartes vous feront aussi perdre de l’Or ou de la Magie. Gare à vous !

L’extension « Sombreval » (2018)

Cette extension est la deuxième parue, initialement sous le nom anglais de « Shadowvale ». Dans Sombreval, votre Royaume est sur le point de succomber sous la menace des ténèbres. De sombres créatures de la nuit rodent, dans l’ombre, attendant patiemment le moment opportun pour venir semer la zizanie.

De nouveaux monstres font donc leur apparition avec cette seconde extension, notamment des vampires, des loups-garous, des zombies et Banshees. Vous vous en doutez, il va falloir recruter de nouveaux citoyens pour anticiper cette menace. Des citoyens spécialisés dans la chasse aux monstres féroces. Vous découvrirez ainsi des Nécromanciens, des Bandits et autres Exorcistes ainsi que de nouveaux Domaines qui peuvent être combinés aux cartes du jeu de base ou joués indépendamment de ces dernières.

L’extension « Mers Ecarlates » (2019)

Troisième extension de la saga, « Mers Ecarlates » (ou « Crimson Seas » outre atlantique) se distingue des deux premières car elle introduit un nouvel élément de jeu : un plateau individuel nommé « les îles » et ses jetons ressources associés : les « tomes », les « cartes » et les « biens ».
Pour accéder à ces îles et récupérer les précieux cubenbois, une nouvelle action fait également son apparition : la navigation. Moyennant la dépense d’une ressource « Carte », vous pourrez accéder à l’une ou l’autre des trois îles, fonction du jeton que vous souhaitez récupérer.
« Mers écarlates » introduit une notion de gestion de ressources encore plus poussée car vous pourrez faire fructifier vos productions dans les différents lieux disponibles et ainsi acquérir les nouveaux Domaines, tous liés au monde marin, disponibles dans l’extension. De la même manière, vous rencontrerez de nouveaux citoyens, spécialisés dans les métiers de la navigation qui peuvent être, une fois encore, mélangés au jeu de base ou utilisés seuls, juste avec l’extension.

« Mers écarlates » pousse le gameplay un peu plus loin et il est, à notre sens, à réserver pour plus tard, une fois que vous aurez vraiment fait le tour du jeu de base et/ou des deux premières extensions.

L’extension « Darksworn » (à venir en 2021 ou 2022)

Et voici l’extension en cours de financement sur Kickstarter par Daily Magic Games : Darksworn. Notez que Lucky Duck Games propose d’ores et déjà de l’acquérir via la campagne en version française même si le nom français demeure pour le moment inconnu.

Dans cette nouvelle extension, nous continuons de suivre l’histoire de Valeria en nous plongeant au coeur du solstice, la fête où les Royaumes se réunissent pour célébrer la descente du ciel d’Aquila, venue enseigner les pouvoir magiques de la rivière Naé. Le jour où la déesse demanda aux peuples de construire des cités, la naissance du Royaume en somme.

Mais parce que, vous en avez l’habitude maintenant, on ne peut pas être tranquille cinq minutes pour se recueillir en paix, évidemment, la lumière émise par la déesse a attiré de nouveaux Monstres aux portes du château… il vous faudra donc coopérer pour repousser les envahisseurs, toujours plus nombreux, toujours plus forts.

Oui oui , COOPERER, voilà la grande nouveauté de cette extension ! 6 nouveaux decks de Monstres font leur apparition avec, pour chacun d’eux, une grande aventure à vivre à plusieurs. Chacun de ces decks bénéficiera de ses propres règles du jeu, et vous devrez combiner habilement les capacités de vos Citoyens pour vaincre la menace grandissante. 6 nouvelles façons d’aborder Valeria donc, on a hâte de voir ce que ça va donner !

Les Minis Boosters : toujours plus de cartes.

Si vous êtes comme Emy, et qu’il vous faut TOUT Valeria (au point d’écumer tous les sites américains pour trouver les cartes qui lui manquent, véridique !), sachez qu’il existe des petits boosters de cartes supplémentaires vendus à l’unité. Oui oui, comme les paquets de cartes Pokemon. Sauf que là, on sait ce qu’il y a dedans. Généralement, ces boosters apportent un type de Monstre supplémentaire ou de nouveaux domaines, pour les plus récents. Parfois, quelques règles additionnelles qui modifient légèrement le jeu pour lui donner une petite touche de piquant. C’est assez sympa à tester, ça permet de varier les plaisirs.

Notez également que Lucky Duck Games a sorti, lors de la localisation du jeu, un gros pack reprenant le contenu des boosters des anciennes campagnes Kickstarter en incluant les cartes exclusives (qui n’étaient disponibles que pendant la campagne) traduites en français.

Ce qu’on aime dans le royaume-ohé ohé

Pour cette partie, nous vous proposons ce petit dialogue entre nous trois, où nous débattons de quelques caractéristiques du jeu. Libre à vous d’y aller voir les sujets qui vous interpellent.

Le hasard des dés, ou autrement dit : « Qu’est-ce qui se passe pour moi qui n’ai jamais de chance ? »

Emy : Pour ma part, pour continuer l’analogie que nous avons faite en début d’article avec Minivilles, je trouve Valeria bien moins punitif que son homologue immobilier du point de vue des lancers de dés. Dans Minivilles, seules quelques cartes vous permettent de bénéficier de bonus lors des tours des adversaires et il n’est pas toujours évident de les acquérir. Dans Valeria, les citoyens ont TOUS un bonus récupérable en tant que joueur actif et en tant que joueur passif et il est vraiment très très rare de ne pas scorer sur un ou plusieurs citoyens. C’est d’autant plus vrai lorsque la partie est déjà bien entamée et que le Royaume s’est bien peuplé. Et si on met dans l’équation les Domaines qui permettent, pour certains, de modifier la valeur des dés, non non vraiment, je n’ai jamais eu l’impression de subir le hasard dans Valeria.

Krinie : avec la possibilité d’activer vos bonhommes sur les valeurs de chacun des dés et leur somme, il est rare qu’on ne récolte rien pendant un tour ou même pendant le tour des autres. Et le jeu a prévu de nous dédommager du préjudice subi si ça arrive, donc bon, même les pires malchanceux d’entre nous peuvent quand même s’en sortir. Oui, je vous parle d’expérience.

Jouer à la marchande avec les ressources

Emy : Ahhhh les petits « cubenbois », qu’est ce que c’est agréable à manipuler ! On les organise en petits tas, on les fait rouler dans nos mains, on les fait tournoyer sur la table du bout des doigts tout en réfléchissant à notre futur achat. Ils font partie intégrante du plaisir ludique provoqué par une partie de Valeria.
Pour être tout à fait honnête, il y a eu questionnement à la rédaction car, dans la campagne Kickstarter actuellement en cours pour l’extension, des « Ressources Trackers » sont proposés. Au lieu d’avoir des petits jetons en bois, vous avez une planche numérotée et un cube que vous faites avancer au fur et à mesure que vous accumulez les ressources. On s’est demandé s’il était pertinent d’ajouter cet élément au jeu… et non, définitivement non, nous retirer les ressources à triturer, on ne pouvait pas s’y résoudre.

Krinie : ah, ce que j’aime accumuler des tonnes de ressources devant moi ! Il faut dire qu’entre les diverses extensions et boîtes du jeu que je suis depuis le début en anglais, il y en a vraiment beaucoup, beaucoup dans ma boîte. Mais j’en discutais avec une copine elle aussi fan du jeu, et pour les pistes de ressources proposées dans la nouvelle mouture du jeu, nous y voyons tout de même l’intérêt, pour les moins matérialistes d’entre nous, de leur éviter pas mal de manipulations. Donc, je vais finalement peut-être opter pour les prendre aussi et les proposer autour de la table. Mais telles que je connais mes troupes, la très grosse majorité voudra continuer à jouer avec les petites ressources en bois. Notre côté grands gosses, sans doute.

Le big box-gate

Krinie : ah, ça, kézako ? C’est mon petit quart d’heure ronchonnitude. En effet, pour ceux qui ont suivi le jeu depuis ses débuts, une big box était proposée pendant une des campagnes de financement précédentes. Pour les contenir tous. Bon, évidemment, avec l’ajout du nouveau contenu au fur et à mesure, la big box s’est retrouvée bien pleine. Tant et si bien qu’à la fin, elle va devoir s’en aller, car le contenu additionnel de la campagne en cours ne tiendra plus. Et ça m’embête un peu, car l’ancienne big box n’aura plus d’utilité, ce qui est tout de même dommage. Vous me direz qu’il n’y a qu’à la recycler en tableau, ou en chapeau, ou tout simplement la garder et mettre le reste à côté. Mais, en vrai, ça ne marche pas trop et la place commence à devenir chère ici. Donc tout faire tenir dans une seule boîte reste le choix privilégié. J’aurais aimé que les éditeurs originaux du jeu anticipent sur leur succès et la continuité de la gamme et nous proposent une grosse boîte à l’épreuve du futur. Suffisamment grande pour tout ce qui allait venir. Et j’ai presque un peu peur que la nouvelle grosse boîte ne suffise plus après les 3 nouvelles extensions qu’ils ont anticipées. Bref, un peu du gâchis et on n’est pas sûrs que ça s’arrête.

Emy : La Big Box… que dire d’elle ? Comme le souligne Krinie, la Big Box a connu plusieurs versions. Initialement, il y avait la boite de base, classique, mais qui se remplissait à vue d’oeil dès la première extension, d’autant plus si vous protégiez les cartes (notamment avec les Sleeves Premium, très épaisses). Alors ils ont proposé une Big Box, magnifique, lors de la campagne de Shadowale en 2019 mais, une fois remplie avec les trois premières extensions, voilà le constat : il n’y a plus un gramme de place. Ils en proposent donc aujourd’hui une nouvelle, une VERY BIG BOX en somme et, passons sur le design auquel je n’adhère pas du tout (mon dieu ce violet…), cette boite me pose un double problème. D’une part, ça va m’obliger à renoncer à ma Big Box actuelle avec son illustration que j’aime d’amour mais surtout, cette nouvelle boite coûte à nouveau 30 euros. Ça commence à piquer un peu… 60 euros juste pour ranger des cartes, il m’a fallu faire les yeux de cocker à mon cher et tendre pour qu’il accepte d’investir à nouveau !

Pixies : Les Big Box ? Des must-have ! Un complétiste et un maniaque du rangement comme moi (j’ai d’autres qualités hein !) n’a pu que s’engouffrer dans l’achat de la dernière box. Mais contrairement à Emy, sans aucun doute pris par la fièvre acheteuse, j’ai zappé d’en parler à ma douce et tendre, ce qui me vaudra surement quelques futures nuits sur le canapé du salon …

Comment choisir les cartes pour jouer ?

Krinie : quand on a toutes les extensions, ce n’est pas simple de déterminer le choix des citoyens ou des monstres pour la partie en cours. Certains ont des algorithmes du style : on ne met qu’une seule extension par partie pour faire un bloc cohérent. D’autres aimeraient avoir une application pour pouvoir tirer les villageois et les monstres au hasard en indiquant quelles extensions ils souhaitent jouer. J’ai pris le parti de tout mettre au pif, vérifiant simplement la compatibilité de mes citoyens et monstres avec la ou les extensions ajoutées à la partie à ce moment-là. Jusqu’ici, ça marche plutôt pas mal et les parties ne se ressemblent pas trop.

Emy : Hem hem, *** sourire gêné *** euhhh, ici c’est un peu la question qui fâche. Je suis un chouïa (si peu) psychorigide sur les bords en matière de jeux de société et dans mon esprit, mélanger des extensions c’est No Way ! Pour vous dire, mon mari a classé les cartes par type (et non pas par extensions) dans la boite et ça a été presque un cas de divorce. Oui oui, j’assume. Je ne sais plus qui va avec quoi et, du coup, ben il a bien fallu trouver une solution. Alors je fais clairement partie de la team qui rêverait d’avoir une application qui décide pour moi car choisir les citoyens est un vrai supplice. Un peu comme quand je suis dans le rayon yaourts au chocolat au supermarché, je peux y passer une heure tant tout me fait envie. Alors maintenant, j’ai trouvé la solution : c’est Junior qui choisit et au moins s’il perd, je peux lui dire que c’est de sa faute ! Na !
Notez cependant qu’une application a été développée sous Androïd par des utilisateurs du site BoardGame Geek mais je n’ai pas pu la tester (Team iPhone, présente !) ; elle semble cependant avoir de très bons retours et vous pouvez la trouver juste ICI.

La course aux playmats (et pas aux playmates, bande de coquins)

Krinie : ça c’est un peu mon regard amusé sur les autres membres de la rédac. Car si j’ai eu un tapis de jeu dont je ne me suis au final jamais servi et que j’ai revendu depuis, je vois mes petits camarades accumuler les playmats. C’est même devenu une pousse de marronier à la rédaction de Plateau Junior! Qui va se laisser tenter par l’un des deux tapis de jeu de la campagne, aussi jolis que dispensables ? Sera-ce Emy et/ou Pixies ? Le chef va-t-il se laisser tenter bien qu’il n’ait jamais joué au jeu ? Ce suspense est insoutenable.

Emy : Ah là là les tapis ! L’objet ludique qui est devenu LE tacle gentillet qu’on se fait régulièrement entre nous à la rédac’. Je suis Team « Collectionnite aigüe » : quand j’aime un jeu, il me faut TOUT ce qui va avec ce jeu. Au point de payer des tas de frais de port pour récupérer des cartes introuvables en France… ou pour amasser (oui oui c’est bien le mot) les tapis de chaque extension. J’avais tenu bon pour l’extension en cours… Et puis zut quoi, il était réversible, alors bon… j’ai craqué… encore. Après, faut m’excuser, j’aime tellement les illustrations de ce jeu ; et puis, c’est doux un tapis, les cartes glissent mieux, et ça participe à l’immersion… Comment ça je me justifie ? Même pas vrai d’abord !

Pixies : Si comme moi, vous aimez dérouler le tapis à vos invités / joueurs, il est impératif de vous procurer un de ces playmats aux designs tous réussis et au toucher exceptionnel. C’est votre table qui vous remerciera sans doute un jour !

A-t-on trop vu du Mico ?

Krinie : je l’ai entendu plusieurs fois, ça, dans la bouche de joueurs plutôt avertis et au courant des sorties et actualités ludiques. Que l’illustrateur de Valeria ne se renouvelait pas, que toutes ses illustrations étaient une déclinaison de 3 personnages stéréotypées, etc. Pour ma part, je ne m’en lasse pas. J’aime bien ce style et à la sortie de Valeria, il y a, pfiou… environ 5 ans, ce type d’illustrations était plutôt frais. Je suis restée sur cette impression et il est normal et cohérent pour moi que les nouvelles cartes continuent sur cette lancée pour garder à la gamme son identité marquée.

Emy : Sur ce coup-là, je ne vais pas du tout être objective. The Mico, c’est un peu comme Brad Pitt pour certaines, je me pâme d’amour devant la beauté… de ses dessins ! Si un jeu sort et qu’il est illustré par The Mico, je clique avant même d’avoir lu le pitch. J’ai même tout une partie de ma ludothèque réservée aux jeux qu’il a illustrés. Alors non, non, non : on n’a jamais assez de The Mico dans sa Ludo !
Pour Valeria, je suis ravie qu’il continue d’assurer les illustrations des extensions. Je trouve que son coup de crayon se marie merveilleusement bien à l’univers et si ce n’était plus lui, ce ne serait vraiment plus pareil. Il y aurait cette cassure, et l’immersion ne serait vraiment plus aussi intense. Alors j’espère qu’il continuera de nous régaler sur les trois prochaines extensions prévues.

Pixies : Je ne pense pas avoir mis autant de temps à sleever un jeu… Non pas que Valeria propose un nombre monstrueux de cartes (quoi que…), mais parce que j’ai passé sur chaque carte plusieurs dizaines de secondes à admirer le travail de l’artiste et la qualité des illustrations ! Magnifique !

Et l’interaction dans tout ça ?

Krinie : Il y en a, un peu. Comme dans tout jeu de construction de plateau, chiper un monstre ou un domaine convoité fait partie de l’interaction indirecte. Mais le jeu vous permet carrément, par le truchement de certains citoyens ou domaines, d’aller moissonner chez les autres pour leur piquer qui des monstres ou de précieuses ressources. Donc l’interaction est bien présente, mais légère, et cela me plaît beaucoup comme cela. On reste quand même assez loin d’un jeu où l’objectif est d’aller mettre des tartes aux autres joueurs. Les monstres sont là pour ça !

Emy : Valeria n’est clairement pas un jeu de « Take That » et c’est en partie pour ça qu’il est si agréable. Tous les joueurs sont impliqués mais ce n’est pas pour surveiller le voisin et anticiper son prochain coup bas. Non non. Dans Valeria, on se regarde lancer les dés, on active tous nos bonus en même temps, on se conseille sur les choix les plus judicieux, on échange beaucoup en se taquinant sur les domaines qu’on va voler à l’autre. Mais ce n’est jamais méchant, jamais. Parfois, on peut aller chercher quelques noises au voisin, en lui volant quelques jetons force mais, et là ça sent le vécu, les Juniors ne se laissent pas faire. Lors de notre dernière partie en date, mon fils s’est arrangé pour qu’il ne lui reste jamais de jetons que je puisse lui voler. Résultat : je me suis retrouvée avec un Domaine qui m’avait coûté un max, et qui ne me servait à rien. Je l’avais pas vue venir celle-là ! Sont futés, nos Juniors.

L’âge des juniors ?

Emy : Valeria est un jeu annoncé pour 13 ans et plus. Cible haute de PJ!, me direz-vous. Mais pas tant que ça.
Il est important de savoir que le jeu est, à l’origine, un jeu américain et que là-bas, indiquer un âge en dessous de 14 ans oblige les éditeurs à faire passer au jeu tout un tas de tests supplémentaires tendant à démontrer qu’il est adapté aux enfants. C’est pour cela que, bien souvent, sur Kickstarter, vous verrez fleurir des 14+ sur les boites. Mais qu’en réalité les jeux sont jouables bien avant cet âge.
Pour Valeria, c’est clairement le cas. La mécanique de jeu est enfantine et, si votre Junior est habitué à jouer à Minivilles (notamment), il n’aura aucune difficulté à jouer à Valeria. Il le trouvera même souvent moins punitif car il y a toujours moyen de faire quelque chose dans ce jeu, même quand les dés sont contre nous.
À la maison, on y joue sans souci avec notre Junior de 8 ans. Et dites vous qu’on a double peine car, ici, nous avons le jeu en anglais. Pour autant, le jeu étant presque totalement dénué de texte, cela ne lui pose aucun problème. Depuis qu’on y joue régulièrement, il a même fait quelques progrès significatifs dans la langue de Shakespeare et c’est assez rigolo à voir (bon l’accent c’est pas ça, mais ça viendra !).
Dans Valeria, l’iconographie des cartes est ultra claire et Junior se l’appropriera, sans souci, dès la première partie. Un autre gros avantage : ils ont gardé ces mêmes symboles sur toutes les extensions mais également sur toute la gamme de jeux inspirés de l’univers.
Ainsi, une fois habitué au gameplay de Valeria, le Royaume, n’hésitez pas à tenter l’expérience de jeux comme Village of Valeria ou Quest of Valeria. Vous verrez, vos Juniors vont se régaler à découvrir ces jeux qui marchent comme leur grand frère mais avec quelques petits twists dans le gameplay qui les différencient.

L’avis de Plateau Junior

Dès les premières lignes de cet article, la conclusion était déjà posée. Vous devez avoir joué à Valéria Le Royaume avant vos 40 ans et pour éviter que votre descendance soit maudite sur 40 générations. Bon, si ce n’est pas déjà fait et que vous avez plus de 40 ans, allez, il n’est pas trop tard, on vous garde quand même.

C’est aussi simple que cela.

Alors bien sûr, ne prenez pas nos paroles pour argent comptant, empruntez le jeu, demandez autour de vous à qui pourrait le connaître et faites-vous votre propre idée. Nous, ce qu’on sait, ce qu’on a pu constater, c’est que ce jeu met tout le monde d’accord autour de nous. Pour ses parties pas trop longues, pour son accessibilité et son côté pas trop punitif si on est poissard, pour le sentiment de jouer même pendant le tour des autres, pour cette sensation de montée en puissance de tableau de villageois qui se construit petit à petit et pour ce petit plaisir un poil sadique d’aller taper du vilain monstre qui ne peut jamais se défendre.

Oh oui, Valeria est un petit bijou de jeu, dans un écrin à la forte personnalité, qui vous permettra tout à la fois de jouer à la marchande, de conquérir des terres, de batailler du monstre et de souffler sur vos dés pour qu’ils vous donnent les meilleurs résultats. Le tout pour un prix très contenu au regard du matériel de la boîte et du nombre de parties que vous allez enchaîner. Alors, oui, vraiment, on vous le redit, sérieusement, foncez.

Votre junior aimera si

  • Il aime les dés
  • Il a fait le tour de Minivilles et sa chance insolente vous ennuie
  • Il n’aime pas s’ennuyer pendant le tour des autres
  • Il adore accumuler des ressources devant lui
  • Il se voit faire duc quand il sera plus grand

Votre junior n’aimera pas si

  • Il n’aime rien. Parce que c’est tout ce qu’on a trouvé.
  • A la rigueur, s’il n’aime pas les univers d’héroïc-fantasy

Le trouver

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