A partir de 10 ansJeux de plateauOn teste !

Test – Mandala Stones

Il y en a qui veulent mettre des paillettes dans leur vie (Inès Reg – pour ceux qui n’auraient pas la référence) et bien, moi, c’est de la couleur que je veux dans la mienne.

Parce qu’on commence à se connaître un peu, vous et moi, je vais vous confier un petit secret… Je suis animée par deux grandes passions, toutes deux dévorantes : jouer à des tas de jeux de société avec mon Junior, mais ça vous le savez déjà, et donner vie aux dessins avec mes crayons. Je ne résiste jamais à l’appel d’un beau livre qui ne demande qu’à être colorié, peinturluré, aquarellé. Oui oui, je l’avoue, je suis faible… Autant que face à une belle boite de jeu emplie de matériel hyper coloré. Parce que les couleurs, c’est fun, ça file la banane, et soyons honnêtes, on en a bien eu besoin ces quinze derniers mois.

Mon Junior, il fait tout comme maman (il est bien ce petit, il est bien !) : il adore lui aussi sortir ses feutres pour mettre plein de couleurs dans ses cahiers. Et, parce que c’est une mini-tornade, ça fait, en plus, une super activité pour le canaliser quelque peu. Un moment calme, reposant… C’est juste parfait, pour lui comme pour moi. C’est ainsi qu’au cours de nos sessions créatives en duo, on a découvert les mandalas. Vous savez, ce sont ces créations parfaitement symétriques qu’on dessine puis colorie selon un schéma de couleur régulier. C’est vraiment chouette, parce qu’à la fin, on a créé un véritable arc en ciel sur notre page. Du bonheur en barre pour Junior et moi !

Partant de là, quand j’ai appris que Lucky Duck Games localisait un jeu sur ce thème, il ne m’a pas fallu plus de 30 secondes pour m’y intéresser. Faire des mandalas avec des vrais jetons, ouhhh, ça me plaisait bien cette idée ! Alors, sans grande surprise, dès que j’ai pu me procurer un exemplaire du jeu, j’ai donc plongé, avec délectation, dans la règle pour le faire découvrir, dès que possible, à mon Huit’ans !

Mandala Stones est un jeu de Filip Głowacz, illustré par Zbigniew Umgelter et édité, à l’origine, par Board and Dice. Il est arrivé dans nos belles contrées grâce à Lucky Duck Games, qui a localisé le jeu en mai 2021, afin que 2 à 4 Juniors de 10 ans et plus aient, eux aussi, l’occasion de créer de magnifiques mandalas!

[Ce test a été réalisé au moyen d’une boîte qui a été gracieusement mise à disposition par l’éditeur. Ça ne change rien à l’avis, mais ça fait vraiment super stylé de le préciser.]

De l’art de se détendre en créant des mandalas.

Mandala Stones est un jeu abstrait, c’est à dire, pour schématiser, qu’il ne fait pas référence à une réalité concrète pour nos Juniors. Ici, le chevalier ne va pas terrasser le dragon, les zombies ne vont pas attaquer l’école, les monstres ne vont pas conquérir Tokyo. Non, ici, nos Juniors vont créer une œuvre d’art. Et l’art est, par définition, abstrait, non ?

On va donc fabriquer des mandalas. Mais sans feuilles. Et on va jouer avec les couleurs. Mais sans crayons. Autrement dit, dans Mandala Stones, le thème importe peu. C’est la mécanique qui prime avant tout. Il va falloir capturer des pierres colorées sur le plateau commun et les disposer sur notre plateau individuel afin de pouvoir les comptabiliser, au moment des différents décomptes de points.

Vous l’aurez compris : si la thématique de Mandala Stones laisse à penser qu’on va vivre une expérience hautement Zenifiante, en installant des petites pierres colorées sur notre plateau, dans les faits, c’est un peu plus compliqué que ça. C’est un jeu de placement certes, mais surtout d’anticipation et de stratégie. Un Azul-like qui va faire chauffer les neurones de nos Juniors. À eux de bien observer et  anticiper les coups de leurs adversaires pour réaliser les captures au bon moment. Et surtout d’agencer leurs pierres le mieux possible pour glaner de précieux points de victoire tout au long de la partie.

Des feutres en plomb ?

Oui, communément, les mandalas se font avec des feutres. Mais je vous le dis d’entrée : ne vous attendez pas à trouver dans la boite les derniers Crayola à la mode, vous seriez drôlement déçus. Ici, on joue, on ne fait pas un atelier coloriage.

Quand j’ai reçu Mandala Stones, avant même de l’ouvrir, je me suis laissée surprendre par le poids du jeu : c’est quand même bien lourd tout ça ! Et on comprend aisément pourquoi dès qu’on soulève le couvercle : le matériel est juste « WAOUHH ». Tant par la qualité que par la quantité que par la beauté ; carton plein pour Lucky Duck Games. Assurément, ça vous colle des étoiles plein les yeux (et dans ceux de vos Juniors) avant même d’avoir débuté la partie. Enfin… sauf si vous êtes insensibles aux gros jetons qu’on peut triturer et faire rouler entre les doigts… Mais là, on ne peut plus rien pour vous.

Des pierres rondes, en 4 couleurs et 2 motifs distincts : voilà l’élément phare du jeu. Elles sont super agréables à regarder et tout autant à manipuler. Junior s’est littéralement jeté dessus, rien que pour entendre le gling gling des jetons qui s’entrechoquent. L’avantage, c’est qu’il est, du coup, toujours volontaire pour installer le jeu et, j’avoue, ça me fait des vacances.

Notons également qu’un sac en tissu est fourni pour les ranger, d’une part, mais surtout pour garantir l’aléatoire de la mise en place puisque ces pierres seront piochées, en début de partie, pour constituer les piles de départ sur le plateau central.

Les plateaux sont d’ailleurs au nombre de trois : un plateau principal, qui constitue l’aire de jeu commune à tous les joueurs, un plateau « mandala » qui sert de compte-tours (mais pas que) et 4 plateaux individuels sur lesquels seront stockées les pierres durement gagnées pendant notre tour de jeu.

Quelques jetons en bois et cartes « objectifs » complètent le tout, mais également quatre pions « artistes », l’autre élément clé du jeu. En effet, leur déplacement sur le plateau principal permettra la capture des pierres tout au long de la partie ; nous y reviendrons. Chacun de ces pions est surmonté d’un motif spécifique qui marche par paire : ainsi, à l’instar des pierres, les deux premiers artistes présentent le motif « fleur » alors que les deux autres présentent le motif « cercle ».

Alors petit instant râlage, comme ça, c’est fait : si l’ensemble du matériel est vraiment impressionnant d’un point de vue qualité, les plateaux individuels font, quant à eux, tâche dans le paysage : ils sont en carton souple, un carton vraiment fin. Sincèrement, je ne parierai pas sur leur durée dans le temps… À la maison, ils ont déjà plié un nombre incalculable de fois entre les mains de Junior lors de la mise en place. On aurait vraiment apprécié des plateaux creusés (comme ceux qu’on retrouve, par exemple, dans Honga chez Haba) d’autant plus qu’ils servent aussi de piste de score individuelle. Un plateau creusé aurait évité que le jeton en bois ne se balade partout, nous faisant sans cesse perdre le compte de points des Juniors (un peu trop ?) surexcités.

Et si on empilait des petits cailloux ?

La mise en place du jeu est somme toute assez simple mais je ne dirai pas, pour autant qu’elle est rapide. Bien au contraire.

Chaque joueur récupère un plateau individuel, un marqueur de score en bois, et une carte « objectif secret » piochée au hasard. Cette dernière représente une manière unique de scorer en fin de partie, rendant, de fait, le jeu asymétrique. Pour nos Juniors, ces cartes seront d’une aide précieuse car elles permettent également d’orienter facilement sa stratégie.

Pour autant, notez que rien ne vous oblige à les utiliser ; les laisser de côté ne perturbera pas le jeu. Il sera juste un peu moins stratégique. C’est d’ailleurs plutôt pratique quand on joue avec les Juniors les plus jeunes, qui ont parfois du mal à gérer les objectifs individuels ou qui découvrent le principe des jeux abstraits. Mon Huit’ans, par exemple, ne se souciait pas du tout de sa carte, les premières parties. Il l’oubliait régulièrement, se rendant compte, sur la fin, qu’il avait scoré l’objectif un peu malgré lui. C’était assez rigolo parce qu’il était  alors tout content de gagner quelques points supplémentaires inopinément. On a même assisté à des victoires « sur le pouce » à cause d’un petit point gagné de cette manière, en toute fin de partie.

Une fois que chacun a récupéré ses petites affaires, vous voilà presque prêts à jouer. Presque ? Oui. Car il faut également installer aléatoirement les 96 pierres sur le plateau principal. Et clairement, c’est l’étape chiante de la mise en place. La règle indique de les installer une par une jusqu’à avoir de jolies piles de 4 pierres. Mais vous verrez que, rapidement, vous les prendrez 4 par 4 dans le sac et que vous formerez à l’aveugle une pile avant de la placer sur le plateau ; ça fait gagner un peu de temps. C’est appréciable d’ailleurs car, sinon, on a vite l’impression de passer presque autant de temps à installer qu’à jouer, surtout dans les parties à 2 joueurs qui restent relativement courtes.

Et si Junior décide de s’en charger, fort à parier que le temps d’installation va doubler. La faute aux piles qui tomberont les unes après les autres à cause des petites mains maladroites qui essaient de se frayer un chemin entre les colonnes déjà en place. Oui, oui, ça sent le vécu. Mais bon, ça les amuse nos Juniors, alors on les regarde faire et on attend. C’est aussi ça, être parents, pas vrai ?

Une fois vos précieuses piles enfin stabilisées, et Junior bien assis, sagement, à sa place, il ne vous reste plus qu’à poser les 4 artistes sur leurs emplacements respectifs et la partie peut démarrer.

En piste, l’artiste !

Je me souviens, lorsque j’ai assisté au dernier Live de Lucky Duck Games, en avril dernier, Vincent nous avait présenté Mandala Stones comme un « jeu qui s’apprend en 5 minutes ». Et maintenant qu’on y a joué, je peux vous confirmer que c’est bien vrai. Pour autant, ne croyez pas vous en tirer à si bon compte, il faudra un peu plus de temps pour le maitriser parfaitement, surtout pour nos Juniors. C’est un jeu stratégique, ne l’oublions pas.

En réalité, à votre tour de jeu, vous n’aurez le choix qu’entre deux actions : capturer ou décompter. Parfois même, vous ne pourrez que décompter, mais j’y reviendrai un peu plus tard. Et tout le sel du jeu tient dans l’interaction entre le plateau principal et le plateau individuel car les deux seront étroitement liés, tout au long de la partie. On capture sur le plateau principal, on décompte sur le plateau individuel. Chaque joueur effectue une des deux actions au choix et hop, on passe au suivant. Simple, rapide, efficace… on aime !

Pour capturer des pierres, il faut considérer les piles de jetons placées au centre de la table et les artistes qui sont situés entre elles, sur des emplacements dédiés. Il y a, en tout, 9 emplacements pour seulement 4 artistes en jeu ; vous avez donc compris que nous allons les déplacer.

Pour ce faire, rien de plus simple : vous prenez l’artiste de votre choix et vous le déposez sur l’un des cinq emplacements libres du plateau. À partir de là, votre artiste se retrouve entouré orthogonalement par 4 colonnes de pierres, plus ou moins remplies. Parfois même vides mais pas de panique, ça peut être un vrai avantage, vous comprendrez pourquoi un peu plus loin.

Je vous le disais plus haut, les artistes sont ornés, sur leur sommet, d’un motif commun avec ceux dessinés sur les pierres : soit une fleur soit un cercle. Et je vous le donne en mille : un artiste orné d’un cercle ne pourra capturer que… des cercles ! Fastoche. Et par conséquent, celui orné d’une fleur, ne vous permettra de récupérer que les pierres aux motifs fleuris.

Une fois votre artiste placé donc, vous DEVEZ capturer les pierres qui se situent autour de lui. Oui, oui, je dis bien « devez » parce que la règle est très claire là dessus : même si ça ne vous arrange pas, vous devez prendre tout ce qui est récupérable autour de vous. En respectant cependant deux règles : la première est celle de la concordance des motifs, donc, et la seconde, c’est que vous ne pouvez pas prendre une pierre qui est bloquée, c’est à dire adjacente à un autre artiste du plateau. Alors attention : on ne considère toujours que la pierre au sommet de la pile, pas celles d’en dessous, qui ne seront dévoilées qu’une fois la prise achevée, laissant alors apparaitre de nouvelles possibilités de capture pour vos adversaires.

Ici, les deux artistes n’auraient pas le droit de capturer la pierre violette située entre eux.

Et voilà, on y est, les tous premiers choix stratégique pour nos Juniors : quel artiste déplacer ? Et où le placer ? Certains spots sont stratégiques, si la pioche a été clémente, mais ils seront aussi, de fait, très convoités. À eux de les repérer au bon moment pour s’en emparer à la première occasion.

De la même façon, choisir de déplacer tel artiste plutôt qu’un autre, c’est libérer une place sur le plateau, et ça pourrait bien faire les affaires des copains. Il faut donc bien réfléchir et ne jamais se précipiter. Et par dessus tout, observer attentivement ce que font les voisins. Ça leur demande de la concentration, à nos Juniors, mais aussi de l’anticipation et ce n’est pas toujours facile pour eux. Et plus il y aura de joueurs autour de la table, plus ça sera vrai.

À la maison, mon Huit’ans préfère largement les configurations à 2 joueurs qui sont moins compliquées à gérer pour lui. Un seul adversaire à surveiller, c’est bien plus facile. Pour autant, les règles étant identiques à 2, 3 ou 4 joueurs, une fois vos Juniors familiarisés avec le jeu, vous pouvez foncer et rassembler toute la famille autour de la table sans aucun souci !

De l’art d’empiler dans le bon sens.

Une fois que vous avez déplacé votre artiste, la capture peut commencer. Et c’est là qu’on se marre, je vous le dis. Parce que la capture, elle a des règles un peu spéciales qui, même après X parties, ne veulent toujours pas s’ancrer dans mon cerveau. Ni dans celui de Junior d’ailleurs.

Je m’explique. Au moment de ramasser les pierres, vous choisissez la première que vous souhaitez récupérer. Et ensuite, vous devez capturer les autres en sens horaire jusqu’à avoir fait le tour complet de votre artiste. Et vous voilà propriétaire d’une jolie pile de 1-2-3-4 pierres, selon le cas.

Et là vous me direz : « mais y’a rien de compliqué, t’es bête ou quoi ? ». Ouais, attendez peu… Parce que là où la logique voudrait qu’on récupère les pierres en les plaçant les unes en dessous des autres, c’est à dire qu’on choisit la première, qu’on pose sur la deuxième, qu’on pose sur la troisième, etc, ici il n’en est rien.

En réalité, la première pierre choisie doit être la base de votre pile et les suivantes viendront se placer par dessus. Par conséquent, la dernière pierre choisie est placée au sommet de votre pile et non pas tout en bas. Et ça, ça change tout ! Déjà parce que ce n’est pas un raisonnement facile à adopter pour nos Juniors (ouais, ok, pour nous aussi) car on doit réfléchir à l’envers. Et ensuite, parce qu’on a tous, parents comme Juniors, le réflexe de prendre la première pierre et de la poser sur la suivante. Vous verrez, vous n’y couperez pas. Les première parties, on passait d’ailleurs notre temps à nous tromper et à tout défaire pour refaire en mieux, ou pas. Alors si vous avez une bonne mémoire, ça peut passer, mais nous, on s’est retrouvé à jouer en mode « plateau modulable » un bon paquet de fois.

D’autant plus que le choix de la première pierre étant libre, votre pile n’a pas du tout la même allure à la fin selon ce que vous avez choisi.

Imaginons, par exemple, un artiste qui serait entouré d’une pierre rose en haut, d’une bleue à droite, d’une violette en bas et d’une jaune à gauche. Si vous choisissez la pierre jaune en premier, à la fin vous auriez de bas en haut : violet, bleu, rose, jaune. Par contre, si vous décidiez de prendre la bleue en premier, de bas en haut, vous auriez finalement : bleu, violet, jaune puis rose. C’est pas du tout pareil. Alors si Junior se trompe, qu’il fait sa pile puis la défait sans se souvenir de la place où il a pris sa première pierre, c’est le début de la fin.

Pour palier à cette problématique, on a décidé de prendre les pierres une par une en les posant à côté du plateau et en les empilant dans le bon ordre. Ça limite grandement le risque d’erreur et ça fait rire Junior quand il voit maman adopter la même méthode que lui parce qu’elle n’y arrive pas non plus.

En discutant avec Krinie et en lui expliquant ô combien je me sentais nulle de ne pas réussir à intégrer l’ordre de ramassage, elle m’a donné une astuce super utile pour résoudre le problème : il vous suffit, en réalité, de ramasser les pierres en sens anti-horaire autour de votre artiste ; elles se retrouveront directement dans le bon ordre. Je n’y avais même pas pensé et je vais le tester dès notre prochaine partie. Maligne, la Tata Carine ! (Oui on aime à l’appeler comme ça entre nous)

Ramasser, empiler et… stocker !

Si vous avez bien suivi, jusqu’ici on a déplacé des artistes, empilé (avec bien du mal) des pierres. Et qu’est ce qu’on en fait maintenant ? Et bien, on va les placer sur notre plateau individuel.

Ce dernier présente cinq emplacements qui peuvent accueillir vos piles de pierres. Et, je vous le dis d’emblée, il va falloir réfléchir un peu avant de les placer car ces emplacements, une fois utilisés, sont condamnés. Enfin, temporairement ceci-dit, mais bon, dans le principe, si une pile occupe un espace, vous ne pourrez plus rien rajouter dessus jusqu’à qu’il soit de nouveau vide.

Ces emplacements présentent chacun des pictogrammes qui détaillent les conditions de scoring pour chaque pile au moment du décompte. Pour trois d’entre eux, vous marquez des points en fonction de la hauteur de la pile déposée à cet endroit précis. Le quatrième vous fera marquer des points en fonction des différentes hauteurs de piles présentes sur l’ensemble de votre plateau individuel. Le dernier, quand a lui, considèrera les différentes couleurs présentes dans votre pile de pierres.

D’un coup, on comprend mieux le lien entre le plateau principal et les plateaux individuels. S’il faut bien réfléchir au moment de la capture (pour prendre les bonnes pierres et surtout, dans le bon ordre), il faut encore davantage se creuser la tête au moment du placement. En réalité, il est primordial de construire ses piles de pierres en fonction de la condition de scoring liée à l’emplacement où on compte les déposer. Ne les perdez, donc, jamais de vue.

J’avoue, dit comme ça, ça peut paraître compliqué mais il n’en est rien, je vous rassure. Dans la pratique, c’est très fluide et l’automatisme s’acquiert assez facilement pour nos Juniors. D’autant que les pictogrammes sont très clairs et les règles de calcul très simples, ce qui leur permettra de faire leurs petites multiplications en toute autonomie. Au fil des parties, vous les verrez prendre de l’assurance car ils comprennent, de mieux en mieux quelles sont les captures les plus intéressantes pour tel ou tel emplacement et ne les laissent plus filer. Ils affinent alors leur stratégie alternant prises utiles et blocages des adversaires ; les tours de jeux deviennent de plus en plus rapides et nerveux. Nos Juniors sont des adversaires redoutables !

C’est l’heure de faire vos comptes !

Et lorsqu’on a plus de place sur son plateau individuel, que se passe-t-il ?

Souvenez-vous, plus haut, je vous disais que vous aviez le choix entre deux actions, lors de votre tour de jeu : capturer ou décompter. Il est maintenant temps de faire les comptes !

Le décompte consiste à retirer un certain nombre de pierres de vos piles pour les convertir en points de victoire, plus ou moins selon les cas. Sachez qu’il peut être réalisé à n’importe quel moment du jeu, même s’il vous reste des places disponibles pour déposer des pierres capturées. Vous n’êtes donc pas obligés d’attendre d’être bloqué pour provoquer un décompte. Dans ce cas, vous renoncez à capturer et vous décomptez, lors de votre tour de jeu.

Alors, pour être vraiment précise, décider de décompter ne sera pas toujours un choix. Si vous n’avez plus de place pour stocker des pierres, vous serez obligé de procéder à un décompte. Et ce, jusqu’à ce qu’une pile soit totalement vide et qu’un emplacement redevienne libre pour stocker une nouvelle colonne de pierres. Vous pouvez ainsi passer 5 tours d’affilée à décompter pendant que vos copains, eux, capturent la moitié du plateau principal. C’est ainsi.

Les décomptes peuvent être de deux types. Les « décomptes par couleur » considèrent toutes les piles ayant une pierre de la même couleur à leur sommet. C’est ce décompte qui vous permet de marquer un maximum de points car il utilise les règles de scoring indiquées par les pictogrammes. Les « décomptes de tête », eux, sont moins rentables : ils vous permettent de marquer des points en retirant de 1 à 5 pierres au choix du sommet de vos piles, peu importe leur couleur. Chaque pierre ainsi retirée vous fait gagner un point de victoire.

Et là, arrive ce moment où vous vous demandez l’intérêt de faire un « décompte de tête » qui vous rapporte si peu de points plutôt qu’un « décompte par couleur » où vous toucheriez le jackpot. Je vous rassure, il nous a fallu quelques parties pour comprendre, nous aussi.

En réalité, il n’est pas toujours évident d’avoir les bonnes couleurs au sommet des piles. Cela dépend de ce que vous avez pu, ou non, capturer sur le plateau principal. De fait, ce ne sont pas les points qui sont importants lors d’un « décompte de tête ». Tout l’intérêt de ce décompte réside dans la possibilité de faire disparaitre les pierres supérieures de vos piles. Celles qui vous gênent pour réaliser de futurs « décomptes par couleur ».

Il vous permet, en somme, de déterrer des pierres d’une couleur donnée qui étaient, jusque là, inaccessibles, tout en grattant quelques points de victoire au passage, histoire que ça ne soit pas trop punitif.

Un peu de créativité dans cet univers de stratégie.

Toutes vos pierres ainsi retirées sont alors placées sur le troisième plateau, le plateau Mandala. Vous pouvez y déposer les pierres dans l’ordre de votre choix, quelle que soit leur couleur, en suivant la piste en colimaçon qui part du centre du plateau.

Chaque pierre déposée vous rapproche un peu plus de la fin de la partie car si vous atteignez ou dépassez la case représentant les petites mains d’artistes, la partie prend fin une fois la manche en cours terminée. Il s’agit d’ailleurs d’une des deux conditions de fin de partie, l’autre étant qu’un joueur ne puisse ni décompter ni capturer durant son tour.

Personnellement, je trouve ce plateau mandala très malin parce qu’il est vraiment dans l’esprit du jeu : on prend son temps, on calcule, on pose ses pierres puis on en fait un joli dessin coloré. C’est très zen tout ça et vraiment très apprécié à la maison. Sans compter que cette manière amusante de compter les tours apporte une vraie « fun touch » à Mandala Stones, ce petit plus qui le sort complètement du côté froid des jeux abstraits.

Et c’est ça aussi qui plait à nos Juniors : ils s’éclatent à déposer les pierres les unes après les autres, selon un rythme de couleur ou complètement au hasard, pour créer des mandalas à chaque fois uniques. Une touche de légèreté entre deux phases de réflexion, c’est parfait pour eux.

Et pour nous, aussi, j’avoue.

L’avis de Plateau Junior!

Il y en aurait tellement à dire sur Mandala Stones que je pourrais continuer de vous en parler pendant des heures.

À la maison, il est entré directement dans notre top 5 des jeux abstraits et n’en est pas ressorti depuis. Je crois que je peux dire, sans trop m’avancer, que Junior bouderait très fort si nous devions nous en séparer même temporairement pour le prêter aux copains de l’équipe PJ! (oui oui, c’est du vécu).

Plus concrètement, Mandala Stones a été une vraie claque visuelle : il en jette vraiment un max ! Le matériel est tellement agréable à manipuler qu’ouvrir la boite invite, chaque fois, à enchainer les parties rien que pour faire rouler les pierres rondes entre nos doigts. Et on se rend vite compte que ce n’est pas qu’un beau jeu, il est également vraiment bon. Le plaisir visuel laisse place au plaisir ludique, pour le plus grand bonheur de nos Juniors.

Mandala Stones fonctionne magnifiquement bien à deux joueurs, et c’est d’ailleurs dans cette configuration qu’on l’apprécie le plus avec Junior. On a vraiment retrouvé les sensations de jeux d’un Azul, en un chouïa plus stratégique mais qui reste, toutefois, assez soft et abordable pour que mon Huit’ans ne se sente pas perdu et noyé à cause de choix stratégiques trop compliqués pour lui. Deux actions possibles et c’est tout ; les règles s’appréhendent en 10 minutes, mais la courbe d’apprentissage est vraiment sympa pour nos Juniors. On apprécie vraiment cette simplicité. Le plaisir ludique immédiat est bien là, c’est certain.

Concernant l’âge, le jeu est donné pour 10 ans et plus et si, vos Juniors n’ont jamais abordé un jeu abstrait avant Mandala Stones, l’âge annoncé nous parait très pertinent. Il conviendra parfaitement aux Juniors qui commencent à sortir des jeux aux univers marqués, boosters d’imaginaire, et qui ont envie de se frotter à des jeux de pure stratégie, où la mécanique prime sur le reste. Indéniablement, Mandala Stones est un très bon point d’entrée pour initier les Juniors au monde du jeu abstrait. Le côté fun de la création de mandalas, sous forme de piste « compte-tour », rend le jeu plus concret pour eux.

Finalement, Mandala Stones est un peu entre deux mondes, abstrait mais point trop. Les Juniors adorent réfléchir pour fabriquer les meilleures piles de pierres et l’instant d’après, ils s’éclatent à les démonter juste pour avoir le plaisir de créer des œuvres colorées sur le plateau Mandala. Un peu comme ils gribouilleraient leur cahier de maths pour le rendre plus joli. Ce jeu fait souffler un vent de fraicheur dans nos ludothèques avec son design bon enfant et sa légèreté apparente, un cocktail parfait pour passer d’agréables moments en famille à faire chauffer un peu nos neurones, et ceux de nos Juniors. Mais pas trop, promis.

Un jeu qu’on aime à jouer avec une tasse de thé, le dimanche après-midi, tous assis autour de la table. Un vrai bon jeu familial que je vous recommande vivement. En tout cas, nous, on adore !

On aime :

  • Le matériel, on ne peut pas rester insensible à la qualité !
  • Les mécaniques de jeu, comprises en 10 minutes top chrono.
  • L’univers, c’est beau et coloré
  • La création de Mandala, qui n’apporte rien au jeu, mais qui lui confère un petit côté « Ludo-thérapie » bien apprécié des Juniors

On aime moins :

  • Installer les 96 pierres, c’est long !

Vos Juniors aimeront si :

  • Ils aiment les jeux abstraits
  • Ils aiment les jeux colorés avec de jolis jetons à manipuler

Vos Juniors risquent de moins aimer si :

  • Ils ont besoin d’un thème fort pour apprécier les jeux
  • Ils n’aiment pas les jeux de stratégie

Le trouver :

Fiche du jeu :

  • Un jeu de Filip Głowacz
  • Illustré par Zbigniew Umgelter
  • Edité par Lucky Duck Games
  • Pour 2 à 4 Juniors
  • De 10 ans et plus

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