A partir de 8 ansJeux de plateauOn teste !

Test – Rumble in the House et Rumble in the Dungeon

Chers lecteurs de Plateaux Marmots, connaissez-vous le concept du « Battle Royale » ? Il est apparu pour la première fois dans le roman éponyme sorti en 1999 au Japon. Le principe ? Plusieurs joueurs s’affrontent dans une arène (une île à l’origine dans le livre) jusqu’à ce qu’il n’en reste plus qu’un seul qui est désigné vainqueur. Ce concept a explosé ces dernières années dans le monde du jeu vidéo avec « PUBG » et surtout le jeu « Fortnite » …

Plateau Marmots n’est pas le lieu pour débattre du succès et de l’intérêt d’un tel jeu, c’est pourquoi nous vous vous présentons aujourd’hui une excellente (et bien meilleure, oups … c’est dit ! ) alternative avec un jeu de société où des colocataires se bastonnent pour s’éjecter d’une maison ! Non, je ne parle pas de Loft Story, mais de Rumble in the House, un jeu à partir de 8 ans d’Olivier Saffre, illustré par Kwanchai Moriya et édité par Flatlined Games. C’est un jeu pour des parties de 3 à 6 joueurs d’environ 20 minutes.

[Cet article a précédemment été publié sur plateaumarmots.fr, en voici une version mise à jour pour Plateau Junior.]

« Un jeu simple comme bonjour »

Le principe du jeu est ultra simple. Il est d’abord nécessaire de construire une maison avec douze tuiles comme bon vous semble. Dans cette maison à géométrie variable, il faut ensuite placer douze personnages, un dans chaque pièce. Ensuite, chaque joueur pioche secrètement deux jetons parmi douze afin de déterminer quels personnages il doit maintenir en vie le plus longtemps possible.

Un tour de jeu se déroule comme suivant : un joueur peut

  • soit déplacer un personnage qui est seul dans une pièce vers une pièce voisine
  • soit résoudre un duel entre deux personnages dans une même pièce. Rien de plus simple : le joueur choisit l’un des deux personnages et l’élimine du jeu.

Et pis c’est tout ! La manche se termine quand il ne reste qu’un seul survivant. Les joueurs révèlent leurs personnages et marquent d’autant plus de points que ceux-ci ont été éliminés tard : aucun point pour les deux premiers à avoir été évincés, 1 point pour le troisième, 2 points pour le quatrième, etc …

Après trois manches, le joueur totalisant le plus de points remporte la partie.

« Si si, il bluffe ! Ça se voit tout de suite ! »

Rumble est un jeu de déduction et de bluff dans lequel vous essayez de garder vos personnages secrets le plus longtemps possible dans la maison. En cours de partie, les actions des autres joueurs fournissent des indices sur l’identité de leurs personnages … Mais attention, ces actions sont peut-être aussi des fausses pistes !

Le début d’une partie est bien sur très aléatoire lors du placement et des tirages des personnages. Mais passées les premières éliminations, le jeu fait la part belle au bluff et aux multiples tentatives de persuasion des adversaires ! Une ambiance totalement chaotique va ainsi se dégager au fil de la partie qui va même souvent prendre des airs de défouloir ! A l’image d’un King of Tokyo (que j’adore aussi, vous le savez), Rumble in the house s’inscrit dans la lignée des jeux de baston ciblant un large public. L’hivers approche, qui n’a pas envie de se réchauffer au coin du feu à travers une bonne petite bastonnade entre amis ou en famille ? Allez et vas-y que j’élimine Mamie

Le jeu est simple (simpliste diront peut-être certains ?) et ne présente rien de spectaculaire. Mais on se prend à ce jeu qui plaira au plus grand nombre pour peu que vous soyez à la recherche d’ambiances totalement chaotiques … et décalées !

« Why so serious ? »

Pourquoi une ambiance décalée ? Et bien d’un point de vue esthétique, l’éditeur a privilégié une identité graphique complètement loufoque pour les personnages ! Se trouve ainsi dans la maison une population pour le moins surprenante : une soubrette robot, un chat avec une mitraillette, un King Kong, un ninja rose, un pingouin kamikaze avec une dynamite, un rejeton de Cthulhu, un elfe au look de Zelda, des loutres adeptes du kung fu, un super-poulet,  … et j’en passe et des meilleurs ! Le design des tuiles représentant la maison est beaucoup plus sobre et contraste avec le côté délirant développé via les personnages.

Puisqu’on est sur le matériel, le contenu de Rumble in the House tient dans une petite boîte aisément transportable. C’est simple ici aussi, tout va par 12 ! 12 silhouettes de personnages en carton sur socles en plastique, 12 pions « personnage », 12 tuiles représentant les pièces de la maison et 12 marqueurs en bois servant à indiquer le score et à marquer sa couleur d’appartenance. Le livre de règles est clair et tient en 3 petites pages au format carré.

Le matériel est de qualité. Mais petit bémol : fixer les cartons de personnage sur leur pied sans endommager le carton n’est pas évident du tout tellement le support en plastique est serré. Du coup, on abîme un peu le carton et pour ceux qui me connaissent un peu, avoir du matériel de jeu détérioré me rend dingue.

 

« Pour aller plus loin »

Ce petit jeu est une bien bonne surprise : un jeu épuré où le bluff et la rigolade sont au rendez-vous. Il y a pourtant quelques points qui me chagrinent un peu.

Tout d’abord, le concept du jeu peut « bugger » avec trois joueurs. En effet, dans une partie à trois, les deux personnages restant appartiennent souvent à deux joueurs différents. Cette situation, en plus de la configuration de la maison, peut faire que la manche s’éternise si le troisième joueur n’y met pas du sien, si aucun joueur ne cède et que les deux joueurs concernés s’éloignent toujours l’un de l’autre. On tourne alors en rond ! La règle ne prévoit rien dans ce cas, mais on peut par exemple désigner un vainqueur par tirage au sort ou bien considérer qu’à chaque tour on supprime une pièce de la maison afin de raccourcir l’aire de combat.

Autre point : on peut regretter un emploi trop basique des tuiles « pièces ». Celles-ci sont recto-verso mais c’est uniquement pour proposer aux joueurs une décoration différente pour la maison. On aurait pu proposer une face « normale » et une face « spéciale » proposant un petit évènement ou un pouvoir particulier (téléportation d’une pièce à une autre, case prison, etc …). Ce point ne nuit en rien aux qualités intrinsèques du jeu qui se veut simple et s’assume en ce sens. Néanmoins, ce côté nuit en partie au potentiel de renouvellement du jeu. Rumble in the House n’est en effet pas un jeu auquel vous allez jouer 3 heures d’affilée. On le sort, on s’éclate pour une ou deux parties, puis on le range, on l’oublie un peu, et on le ressort à la moindre occasion en se souvenant que ce petit jeu par la taille a une grande capacité de séduction.

« Et le marmot dans tout ça ? »

Rumble in the House a un aspect jeu de bluff et, vous le savez, le marmot n’a pas une grande capacité à bluffer avant 10-12 ans ! Mais ce n’est en aucun cas rédhibitoire car ce jeu a toutes les qualités pour plaire à des enfants, même très jeunes : Rumble in the house est un jeu très simple, familial, rapide, pas compliqué du tout et surtout très fun ! L’aspect « bluff » du jeu est par ailleurs très léger et pourra servir d’apprentissage aux plus jeunes enfants. Le côté aléatoire du jeu en début de partie peut être extrêmement punitif et dur à vivre pour un marmot qui pourrait perdre dès le premier tour ses deux personnages … Mais les parties sont rapides et la chance sera surement de son côté lors de la prochaine manche

Par ailleurs, les marmots aiment souvent les jeux de construction simples. Il est ici recommandé de désigner le marmot en tant que « grand architecte » et libre à lui de construire la maison de son choix à chaque partie, la plus délirante possible bien entendu ! Il va se prendre au jeu et prendre un temps précieux à concevoir des maisons à chaque fois nouvelles.

Enfin, il est évident que les personnages délirants vont plaire aux enfants qui vont vite avoir leurs petits préférés et leurs cibles favorites. Je vous recommande si vous jouez en famille avec vos marmots d’amplifier le côté narratif en racontant des histoires aux marmots lors des déplacements ou des combats. Le jeu est vraiment fait pour ça, et cela garantit des fous-rires.

L’avis de Plateau Junior

Rumble in the House est un mélange de fun et de simplicité, alliant bluff et hasard dans un univers complètement barré. Quelle merveilleuse mécanique ! Les illustrations (bien délirantes) rajoutent à l’ambiance légère et détendue qui s’installe à chaque fois qu’un joueur dégomme un personnage.

Rumble in the House est souvent présenté comme un jeu d’apéro entre potes, mais c’est aussi un jeu familial, où le marmot a toute sa place pour rigoler et participer à régler le joyeux bazar qui règne dans la maison à grands coups de baston et d’éliminations !

Bien évidemment, l’intérêt ludique est proportionnel au nombre de joueurs. A trois joueurs, le potentiel du jeu est gâché. De 4 à 6 joueurs, c’est bien mieux et on peut dire sans trop se tromper que le jeu atteint le sommet au maximum de participants.

Vous l’avez compris, on l’a adopté et on ne peut que vous le conseiller après les repas de famille à Noël !

On aime :

  • Des parties courtes, simples et efficaces
  • Un univers bien fun et complètement délirant
  • Une initiation au jeu de bluff pour les marmots

On aime moins :

  • Moins intéressant à 3 joueurs

Fiche technique

Un jeu d’Olivier Saffre
A partir de 8 ans
Illustré par Kwanchai Moriya
Edité par Flatlined Games.
Pour 3 à 6 joueurs.

 

Le petit mot du chef : Rumble in the Dungeon

Figurez-vous que quelques années après Rumble in the House, le même auteur a sorti Rumble in the Dungeon. Une rethématisation, pourrait-on risquer à supposer, car les jeux sont presque totalement identiques dans leur mécanique de jeu. La bonne nouvelle, c’est qu’ils sont également totalement compatibles l’un avec l’autre, et que vous pouvez du coup créer des lieux véritablement immenses pour un foutoir vraiment total. Le bonheur.

Pour le reste, je rejoins à 200% l’analyse de Pixies : Rumble in the Dungeon est un jeu très simple, axé sur le bluff, mais que les enfants apprécieront tout de même énormément, justement de par sa simplicité désarmante. Je ne peux donc que le conseiller.

Si je devais en choisir un, je pense que je prendrais la version Dungeon, à cause du look des personnages, encore plus emblématiques que dans la version « House ». On y retrouve tous les cadors du monde de la fantasy pour un carnage aussi complet que réjouissant.

Rumble in the Dungeon embarque en plus une mécanique supplémentaire, qui rajoute un peu de piment aux parties. Il y a, dans le donjon, une salle au trésor. Si l’un de vos personnages parvient à prendre le trésor et à sortir vivant du donjon, il remporte aussitôt la manche. Bon, il est très compliqué de sortir VIVANT avec le trésor, mais ça devient une très jolie façon d’inciter vos adversaires à tuer un personnage qui n’est pas à vous.

Les deux jeux valent clairement le coup pour des petites parties rapides avec vos enfants, où ils auront le plaisir de dégommer tous les personnages qu’ils croisent, oubliant même parfois qu’il s’agit des leurs. Imparable !

 

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