A partir de 8 ansJeux de plateauOn teste !

Test – HI MI KI

Le projet à suivre de près à partir de vendredi 20 mai sur Kickstarter.

Il n’y a pas si longtemps, je vous disais tout le bien que je pensais d’Hi Mi Ki que j’avais découvert au Festival International des Jeux de Cannes.

Petit rappel des faits pour les retardataires : dans HI MI KI, vous incarnez des Yamabushis, élémentalistes japonais qui aimeraient savoir qui est le plus fort. Ils vont donc se livrer à des combats d’éléments jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un.

HI MI KI est un jeu d’affrontement.. de cubes ! Non non, pas de ces cubes qu’on lance, pour se faire les muscles, mais de ceux qu’on pivote et bascule pour aller au contact des cubes de l’adversaire et déclencher des combats. Le système de résolution est simple : on fait un « pierre/feuille/ciseaux ».  L’eau bat le feu, qui bat le bois qui bat l’eau, vous connaissez le principe, j’en suis certaine. Chaque combat remporté permet de marquer un point et le premier arrivé à 5 points gagne la partie.

Voilà, vous savez jouer à Hi Mi Ki. Fastoche, hein ? Bon, bien sûr, il y a quelques subtilités supplémentaires. Mais, je vais vous éviter un long blabla sur la mécanique de jeu de base car pour la découvrir, il vous suffit de cliquer sur le lien un peu plus haut.

Après le Festival, ultra convaincue par le potentiel de ce petit jeu, j’avais longuement échangé avec Pascal Boucher, l’illustrateur du jeu, concernant la suite du projet et les dates de lancement de la campagne de financement participatif.

Et là : surpriiiiiseee : quelques semaines plus tard, voilà que le facteur me dépose un prototype du jeu, juste devant ma porte. Passée l’excitation du : « Oh yesss, Hi Mi Ki, trop bien , c’est d’la bombe bébé » *** danse de la joie Houba Houba ***, j’ai repris mes esprits.

Et je me suis dit que c’était une chouette occasion de vous parler des autres modes de jeux, quelques jours avant le début de la campagne Kickstarter.

Du proto plutôt costaud

Avant de vous parler plus en détail des mécaniques et sensations de jeu, je voulais revenir sur la question du prototype. Évidemment, la version qui m’a été envoyée par Pascal n’est pas la version définitive d’HI MI KI. Et même si la qualité du matériel est juste démentielle (même plus qualitative que certains jeux déjà édités, hem hem), ce dernier sera peut-être amené à évoluer au cours de la campagne Kickstarter.

Je tiens d’ailleurs à souligner la démarche de Pascal qui a partagé au jour le jour, sur sa page Facebook, les étapes de fabrication de son prototype. On y découvre ses réflexions, ses croquis, ses tests et puis le produit « fini » qui, depuis, a encore évolué suite aux remontées des différents testeurs. C’est super chouette parce qu’on a l’impression de participer à l’aventure, alors même que la campagne de financement n’est même pas lancée. Et puis, surtout, on se rend compte du travail titanesque que représente la création d’un jeu et des ajustements nécessaires pour le calibrer aux petits oignons. 

Junior rentre dans l’arène.

Petit retour quand même sur le mode de jeu « de base » car, je le rappelle, mes premières impressions vous avaient été livrées alors même que Junior n’avait pas pu approcher HI MI KI.

Là, j’ai à peine eu le temps de dire « Regarde ce que j’ai reç… » qu’il s’était déjà rué sur le jeu, totalement hypé par l’illustration de la boite. Oui, je suis d’accord… C’est le digne fils de sa mère : le « beau » a tendance à le mettre dans de très bonnes dispositions. Ni une ni deux, donc, le voilà en train d’enlever le couvercle et d’installer instinctivement le matériel sur le plateau, prêt à en découdre avec les éléments.

Le gros avantage avec HI MI KI, c’est que vous n’aurez pas besoin de rester 20 ans le nez dans les règles. Le gameplay est aussi intuitif que la mise en place. Junior a donc compris en 30 secondes top chrono qu’il devait venir me chercher des poux avec ses cubes et que s’il voulait gagner, il fallait arriver au contact avec un élément plus fort que le mien. Finalement, seules les quelques subtilités concernant les déplacements multiples auront eu besoin d’être précisées mais rien d’insurmontable pour mon Neuf’ans. Nous n’avons plus jamais eu besoin de revenir à la règle une fois cette dernière expliquée, la première fois.

Le jeu a remporté un énorme succès auprès de mon fils, le côté « prêt à jouer » aidant beaucoup et les affrontements sont désormais quotidiens. On ouvre la boîte et on lance une partie, qui en appelle une seconde, puis une troisième. On a souvent du mal à s’arrêter parce que vous comprenez : « Je suis sûr qu’à la prochaine partie, je vais enfin te battre, maman ». 

En bon joueur d’échecs, il aime le côté « réflexion » nécessaire (indispensable, même) avant chaque mouvement. Et il essaie d’anticiper chaque action possible de l’adversaire pour ne lui laisser aucune fenêtre de tir, le coup suivant. Pour ma part, je me régale de le voir installer ses cubes en début de partie en essayant de trouver LA position qui lui assurera le premier point. 

Comme il le dit si bien, lui même :

HI MI KI c’est cool parce que c’est un jeu facile-pas facile. On comprend super vite ce qu’il faut faire mais c’est pas toujours évident de prévoir les coups bas de maman.

Maël, 9 ans et demi

Oui, je ne lui épargne rien. Mine de rien, ça le prépare à affronter son Papy, redoutable adversaire dans ce type de jeux. Alors il me pardonne volontiers les quelques croche-pattes bien envoyés et on passe toujours de chouettes moments de jeux à deux.

Quand les tuiles aident les éléments : le mode Expert

J’avoue, souvent, je sous-estime la capacité de préhension de mon Junior vis à vis des jeux. Combien de fois je me dis, à tort : « ça, je ne tente même pas, il ne va pas y arriver » alors qu’il s’en sort finalement mieux que moi. Pour le mode « Expert » d’HI MI KI, c’était un peu la même histoire. En lisant les règles additionnelles, j’ai pris peur car on sent, tout de suite, qu’on passe un cran dans la stratégie.

Le mode de jeu rajoute des tuiles qui sont de 2 types différents : 

  • des « Tuiles Éléments » qui donnent un pouvoir « one shot » au moment où elles sont jouées.
  • des « Tuiles terrains » qui se déclenchent lorsqu’un cube entre, par un mouvement de bascule, sur la case où elles sont posées.

Au début du jeu, chaque joueur en récupère secrètement 3 au hasard, qu’il peut utiliser, dans l’ordre de son choix, au moment où il gagne son 2ème, 3ème et 4ème point.

Je ne vais pas vous faire l’inventaire de toutes les tuiles car il y en a un paquet. Mais pour vous donner une idée du type d’effets et de bonus octroyés, voici un petit aperçu : l’une d’entre elles vous permet d’échanger deux cubes de place, une autre de pivoter le cube pour changer la face active. D’autres, encore, agissent sur les mouvements de vos cubes en téléportant ces derniers à l’autre bout du plateau ou en leur octroyant des points de mouvements supplémentaires. Bref, de nombreuses actions qui peuvent complètement bouleverser le cours du jeu.

Il faut bien comprendre que tout le gameplay d’HI MI KI repose sur l’analyse des déplacements de l’adversaire. Et clairement, les 3 tuiles spéciales mettent un peu le bazar dans tout ça. Les possibilités stratégiques se trouvent démultipliées et il devient vraiment difficile de considérer tous les scénarii possibles puisqu’on ne sait jamais dans quel ordre l’adversaire va les mettre en jeu.

Pour autant, je me suis plantée… Et en beauté ! Parce que mon Junior, que je soupçonnais de ne pas être capable de gérer cette difficulté supplémentaire, s’en est sorti haut la main. Et même mieux que dans le mode de jeu « facile ». Il a vu les tuiles Terrains et Événements comme de formidables alliées pour me surprendre alors même que je me vantais de connaître sa stratégie par coeur. Et depuis qu’on les a introduites dans le jeu, je n’ai pas réussi à gagner une seule partie, moi qui était invaincue jusque là.

J’espère que tu as fait mention, dans ton article, de mes nombreuses victoires écrasantes en mode Expert, maman. Parce que quand même, tu prends de sacrées pâtées.

Maël, 9 ans et demi

CQFD

Je dois effectivement lui concéder une certaine maîtrise de ce mode de jeu qui semble taillé sur mesure pour les Juniors les plus stratèges. Les parties sont définitivement plus tendues en mode « Expert », et l’issue des combats bien plus incertaine. On se régale encore plus à chaque nouveau combat puisque les tuiles ne sont jamais identiques ; on doit donc s’adapter davantage à chaque nouvelle partie.

Petit padawan, entraîne-toi pendant que Junior est à l’école.

Le dernier mode de jeu proposé par la règle est un mode solo. Plus exactement, deux modes solos distincts. Pour être honnête, je n’ai pas (encore) proposé à mon Junior de les tester parce que je me les suis réservés pour moi tout seule. Un petit plaisir même pas coupable, en bonne adepte des casse-tête.

Notons que proposer deux gameplay distincts, c’est quand même une chouette idée car les deux modes sont relativement différents. Il y en aura, de fait, pour tous les goûts, que vous préfériez affronter un joueur fictif ou plutôt vous creuser la tête en mode « Smart Games ».

Plus aucune excuse, donc : vous pouvez désormais vous entraîner en l’absence de Junior et ainsi l’épater (ou pas) lors de vos prochaines parties. 

  • Le mode « Muk Yan »

Ce premier mode vous propose d’affronter un adversaire de type « automa », prénommé « Muk Yan ». Ne vous leurrez pas, il est encore plus redoutable que mon Junior, et il m’a déjà donné bien du fil à retordre.

Le principe est simple : à l’aide de vos 3 cubes blancs, vous devez réussir à gagner 5 conflits contre Muk Yan et ce, avant lui, bien évidemment. Alors bien sûr, on contrôle les deux couleurs de dés puisqu’on joue tout seul. Mais pour autant, on ne fait pas ce qu’on veut, loin de là.

Pour déterminer l’action de chaque dé de Muk Yan, on lance les deux dés (blanc et noir) non utilisés dans le couvercle de la boîte. Puis on se réfère au tableau de correspondance dans la règle qui détermine les effets en fonction, à la fois, de la face affichée des dés blanc et noirs mais également la position du dé de Muk Yan sur le plateau. Les tours de jeu s’enchainent ainsi jusqu’à ce que vous (ou lui) marquiez le 5ème point. Et ça sera, souvent, lui, je peux vous l’assurer.

J’avais un peu peur du côté « hasard » des lancers de dés et j’ai, finalement, été agréablement surprise. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, rien ne change par rapport au mode compétitif et on retrouve exactement les mêmes sensations de jeu malgré l’absence d’adversaire physique. Avec le recul, on peut se laisser surprendre par les actions de l’adversaire tout comme celles de Muk Yan. Il n’y a donc pas plus de hasard dans l’une ou l’autre des configurations.

Je ne le répèterai jamais assez, la clé du succès réside dans le fait de toujours envisager toutes les possibilités, même les plus improbables. Ce sera bien votre seul salut, ah ah ! Un peu comme un jeu d’échecs, où vous joueriez contre l’ordinateur, c’est votre capacité à vous adapter qui vous permettra de ressortir vainqueur de l’arène.

Pour ma part, ce n’est pas mon fort… À ce jour, je n’ai pas réussi à gagner une seule partie. Le challenge est donc bel et bien là et on a vraiment envie de retenter encore et encore pour gagner au moins une fois. Un mode que j’ai hâte de présenter à mon Junior qui fera peut être un peu moins le malin devant Muk Yan que face à sa vieille mère fatiguée.

  • Le mode « Mindlock »

Amoureux des SmartGames et autres jeux de réflexion solo, bienvenue ! Ce deuxième mode solo est de loin mon préféré et je peux y passer des heures !

Ici, nous sommes plutôt en mode « défi personnel ». En effet, ce dernier se compose d’une série de challenges (niveau débutant jusqu’à expert), dans lesquels les dés noirs sont installés de manière fixe sur le plateau. Ces dés ne bougeront jamais de leur place ni orientation initiale. Votre objectif ? Gagner un conflit contre chacun d’entre eux afin de les éliminer. Et ce, bien entendu, avec un nombre de coups limité pour corser l’affaire.

Pour ma part, j’ai pu tester 6 défis, dont deux que je n’ai toujours pas résolus malgré de nombreuses heures de jeu. Autant vous dire que du challenge, il y en a. Et vraiment, c’est hyper addictif : on s’acharne, encore et encore, pour trouver la bonne combinaison de déplacements. On râle souvent de ne pas réussir à trouver la solution. On finit par s’y mettre à deux, puis à trois et à demander à tonton Jean et mamie Georgette de tenter aussi. Juste pour se rassurer un peu.

Bref, c’est chouette et moi, j’adore ! Vous savez à quel point j’aime les jeux de type « Smart Games » et là, on est en plein dedans. La mécanique est d’ailleurs plutôt originale et ne sera pas sans rappeler les « Solitaire Chess » que mon Junior affectionne tant. Nul doute, donc que ce mode de jeu lui plaira tout autant qu’à moi. 

Verdict, alors ? Avec les Juniors, tu le recommandes ?

J’ai découvert HI MI KI au FIJ et, effectivement, j’avais été carrément séduite par le gameplay, le matériel et l’atmosphère du jeu. Mais, parfois, on le sait bien, une fois le salon passé, la hype redescend un peu et les sensations de jeux ne sont plus du tout les mêmes. Pour HI MI KI, c’est tout l’inverse : maintenant que j’ai pu y jouer avec mon Junior, mon amour pour ce jeu ne fait que se décupler. 

Il faut savoir que mon Junior adore les échecs mais que, pour ma part, je ne sais pas y jouer. HI MI KI rappelle à mon Junior ses discussions avec papy autour de l’échiquier et je pense que c’est aussi pour ça qu’il l’aime autant. Pour ma part, grâce à lui, j’ai enfin l’occasion de partager, à petite échelle, sa passion. Et mon Neuf’ans n’est pas avare : il  se délecte de partager ses connaissance en me conseillant au mieux pour que je progresse. Un chouette échange mère/fils que je savoure, chaque jour, lorsqu’il rentre de l’école.

J’aime l’idée de sortir la boîte et de jouer instantanément, une fois le couvercle posé. J’aime me prendre la tête à chacun de mes déplacements pour essayer de contrer la stratégie de Junior. J’ai adoré les échanges post-partie pour discuter de ce qu’on aurait pu faire de mieux. Non, vraiment, je ne vois rien qui ne nous ait déçus, Junior et moi. Ça fait bien longtemps que je n’avais pas eu entre les mains un jeu au gameplay aussi simple mais qui recèle une grande profondeur stratégique. Et ça fait du bien.

Alors, sans grande surprise, c’est un grand OUI : il faut que vous testiez au moins une fois HI MI KI avec vos Juniors. Sinon vous serez maudits sur 4 générations. Au moins. Je viendrai même vous maudire moi-même, tiens, pour la peine.

Si votre Junior est adepte des jeux courts mais intenses, dans lesquels observation, stratégie, anticipation sont les maîtres mots, nul doute qu’HI MI KI saura le séduire. En tout cas, à la maison, tous les modes de jeu ont, pour le moment, fait l’unanimité. Petite aparté cependant, il y a un dernier mode de jeu que je n’ai pas pu tester, faute de 4ème joueur : le mode 2 vs 2. Mais, puisqu’il fonctionne exactement comme le mode 1 contre 1 (à l’exception près que chaque joueur contrôle une partie du plateau), je ne me fais aucun souci sur le fait qu’il fonctionne parfaitement avec mon Junior.

Je conclurai ce test avec une petite suggestion : à la maison, on pense de plus en plus à utiliser HI MI KI pour régler nos différends du quotidien. « Allez, on joue la dernière Ben&Jerry’s du congélo, ok ? » ou « Celui qui perd vide le lave-vaisselle ! ». Ça me semble pas mal, nan ? Enfin, c’est peut-être une fausse bonne idée, me direz-vous, tant que je n’ai pas réussi à battre mon Junior en Mode Expert. À tester, donc !

Je file d’ailleurs m’entraîner de ce pas !

La fiche du jeu :

  • Un jeu d’Aurélien Martin
  • Illustré par Pascal Boucher
  • Pour 1 à 4 joueurs
  • De 7 ans et plus
  • Edité chez Robin Red Games

Où le trouver ?

  • Sur Kickstarter, dès le 20 mai à 11h 
  • Et on espère, très vite, en boutique

Bonus : quelques infos sur la campagne Kickstarter.

La campagne de financement participatif pour le jeu débutera le vendredi 20 mai à 11h et se déroulera sur Kickstarter. Au programme ? Une campagne courte de 7 jours pour débloquer plein de chouettes éléments pour le jeu.

Pour se le procurer, c’est juste ici !

Si vous savez déjà, suite à la lecture de ce test, que vous allez adorer le jeu : n’attendez pas ! En effet, si vous contribuez au projet pendant les 48 premières heures, vous obtiendrez, en plus du jeu, un petit tapis Néoprène à utiliser en guise de plateau. Vous ai-je déjà dit à quel point j’aime les tapis ? Personnellement, ça me met directement des étoiles plein les yeux et je cliquerai sur le bouton « contribuer » dès le premier jour, c’est certain.

D’autant plus parce que j’ai adoré échanger avec Pascal, que ce soit au Festival des Jeux de Cannes ou par message suite à la réception du prototype. On sent qu’il est dans le partage avec les joueurs et c’est vraiment appréciable. En plus, ce sera un jeu entièrement produit en France et avec zéro plastique, la classe !

Alors, rien que pour ça, j’ai encore plus envie de les soutenir dans leur beau projet.

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